Certaines forces aux États-Unis confèrent un rôle spécial à l’Allemagne et surtout à sa chancelière Angela Merkel dans la lutte contre le nouveau président américain Donald Trump, d’après l’ex-secrétaire d’État allemand à la défense Willy Wimmer.
Pour certains hommes politiques américains, la chancelière allemande Angela Merkel est le « dernier pilier de la résistance au nouveau président américain Donald Trump » en Europe, a déclaré vendredi à Sputnik Willy Wimmer, ex-vice-président de l’OSCE et ancien secrétaire d’État allemand à la défense.
« Je suis prêt à souscrire aux propos émis par un professeur américain dans une interview au journal Süddeutsche Zeitung. Ce professeur Davis a fait partie de l’équipe des conseillers d’Hillary Clinton pendant sa campagne électorale. Il a clairement indiqué que beaucoup dépend actuellement de l’ingérence allemande dans les affaires intérieures des États-Unis. Selon lui, Mme Merkel joue le rôle du "dernier pilier de la résistance au nouveau président américain Donald Trump" », a indiqué M. Wimmer.
Selon M. Wimmer, il existe un « complot » anti-Trump aux États-Unis et en Europe et l’Allemagne s’y voit réserver une place de choix. Ce n’est pas par hasard que le président américain sortant Barack Obama, en tournée en Europe, a préféré se rendre à Berlin pour rencontrer Angela Merkel au lieu d’aller à Bruxelles, la capitale de l’Union européenne.
« Nous voyons que l’Amérique est gouvernée par des forces qui s’accrochent au pouvoir malgré l’élection d’un nouveau président et poursuivent leur politique présentant un danger pour le monde entier (…). Une sorte d’"establishment militaire" des démocrates et républicains s’est formé à Washington. Ils font tout pour passer des menottes virtuelles aux mains du président et lui faire comprendre qu’il ne pourra pas changer la politique belliqueuse des dernières années qui a pris forme sous la présidence Obama », a déclaré l’expert. Selon M.Wimmer, le milliardaire George Soros « et ses amis ne cachent pas qu’ils débloqueront des fonds considérables pour lutter contre le président élu des États-Unis ».
« Cela rappelle une "politique collective" qu’on n’a pas vue depuis 1945. Il est clair que l’Allemagne y participe très activement, puisque le New York Times en a déjà parlé : "Mme Merkel est l’élément central de la résistance à M. Trump" (…). Si on analyse les déclarations faites la semaine dernière par Mme Merkel à propos de la présidentielle américaine, on comprend qu’elle est prête à jouer ce rôle », a noté l’expert.
La preuve, les autorités et les partis allemands ne se pressent pas pour nouer des contacts avec l’équipe du nouveau président américain qui demeure pour eux un inconnu.
Pourtant les partis allemands ont jusqu’ici dialogué avec tous les candidats à la présidentielle américaine et « cela a été un instrument politique normal pour l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le Parti social-démocrate (SPD) et le gouvernement fédéral », a rappelé M. Wimmer.
Même les médias allemands sont déjà « antiaméricains » parce qu’ils ne reconnaissent pas le droit du peuple américain d’élire le président qu’il veut, poursuit-il. « On ne fait pas de la politique comme ça ! Cela montre que nous, les pays européens, avons régressé depuis la réunification de l’Allemagne », a conclu M. Wimmer.