Des dizaines de miliciens ont été tués ces 24 dernières heures, auxquels s’ajoutent une quarantaine de soldats qui ont succombé dans une double attaque.
Dans les détails, 17 miliciens du régiment Tawhid de las milice de l’Armée syrienne libre ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans deux attaques simultanées perpétrées contre deux bâtiments gouvernementaux dans le quartier Jamiliyyé : 11 dans l’assaut contre le siège du tribunal militaire et 6 dans celui commis contre le siège du parti Baath.
Selon le site Arab Press, un gardien a succombé à ses blessures dus aux éclats d’un obus et plusieurs miliciens dont des étrangers ont été capturés.
De plus, selon le site aleppin Taht-el-Mijhar, 13 membres de l’ASL ont été abattus dans des accrochages qui ont éclaté entre cette milice et le clan des Berri dans le quartier Harablé, et au cours desquels l’ASL a investi une centaine de véhicules.
Dans la région Tel Rifaat situé aux périphéries d’Alep, un conflit a éclaté entre deux groupes de miliciens des dizaines d’entre eux ont succombé. Selon Syrian Documents, l’ASL a reconnu la mort de l’un de ses commandant Khaled Damouk dans ces combats. Dans le quartier de Marjé, un autre chef des miliciens a également été tué.
Les pertes de l’armée régulière
Les forces gouvernementales ont-elles aussi subi de lourdes pertes. Dans le quartier Salehine, ce sont quarante soldats de l’armée régulière qui ont été tués dans une attaque de l’ASL contre deux commissariats. Un colonel, Mohsen Sawwaf semble faire partie des victimes. Alors qu’un autre officier a été kidnappé. Trois véhicules et une voiture militaire ont été détruits.
Alors que dans le quartier Zahraa, 13 cadavres qui n’ont pas encore été identifiés ont été retrouvés lundi matin, a proximité du bureau des renseignements aériens où des combats acharnés avaient eu lieu durant la nuit.
Selon Syrian Documents, des tirs de lourdes mitrailleuses ont été entendus dans les accrochages entre les miliciens et l’armée régulière dans les quartiers Sakhour Chaar, Soukkari et Seif ed-Dawlé, proches de Salaheddine.
Les sources proches de l’insurrection affirment quant à elles que l’armée utilise des hélicoptères dans les combats.
Par contre, des sources journalistiques ont révélé que le quartier Hamadaniyé à Alep a été totalement nettoyé des miliciens.
Dans la province nord d’Alep, Arabs Press assure que les forces régulières ont détruit 9 véhicules équipés de mitrailleuses Dochka et tué les miliciens qui se trouvaient à leur bord, dans la région Azza.
Ailleurs
A Deir Ezzor, ont été abattus 6 insurgés armés dans des accrochages à Dawwar Hammoud , 3 dans une traque près du lac « Afrat », 3 autres dans des accrochages dans le quartier Joura, et un nombre indéterminé dans la région de Jbaylé . Par ailleurs, une voiture qui a explosé dans un parc de Deir Ezzor s’est soldée par la mort de 14 miliciens.
A Homs, l’armée a pris d’assaut une tentative d’infiltration de miliciens via le fleuve Assi et tué une cinquantaine de miliciens. elle a également tué trois membres de l’ASL .
Dans la province de Damas, 133 miliciens se sont rendus aux forces de l’ordre selon Arab Press,
Version AFP-OSDH
Au moins 40 policiers syriens ont été tués mardi dans des combats et la prise par les rebelles de deux commissariats dans le sud d’Alep (nord), selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
"Des centaines de rebelles ont attaqué deux commissariats de police à Salhine et Bab Nairab (sud) et au moins 40 policiers ont été tués durant les combats qui ont duré des heures", a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahamne, président de l’OSDH, qui se base sur un réseau de militants.
Parmi les morts figure le chef du poste de police de Salhine, où trois véhicules ont été détruits.
Outre ces commissariats, les rebelles avaient attaqué à l’aube au lance-roquettes RPG le siège du tribunal militaire et une branche du parti Baas au pouvoir dans la ville, selon l’OSDH.
Des combats ont également éclaté près du siège des puissants renseignements aériens, dans le quartier d’al-Zahra dans l’ouest, ainsi qu’à la périphérie du quartier Salaheddine (sud-ouest), principal bastion rebelle assiégé par les troupes régulières.
Une source de sécurité à Damas a affirmé à l’AFP que l’armée avait repris lundi une partie de Salaheddine mais qu’elle faisait face "à une très forte résistance". Les rebelles ont en revanche nié que l’armée ait "avancé d’un seul mètre".
Alors que l’armée syrienne pilonnait la ville chaque jour depuis l’ouverture du front d’Alep le 20 juillet, aucun bombardement n’a été entendu depuis mardi matin, selon un journaliste de l’AFP.
A Bab Nairab, des accrochages ont opposé les insurgés à des hommes armés du clan Berri, farouches partisans du régime dominé par les alaouites, une émanation du chiisme.
Selon M. Abdel Rahmane, le fait que le régime permette à ces clans sunnites de participer aux combats au côté de l’armée "signifie qu’il veut entraîner le pays dans une guerre civile".
"C’est la première fois que ces clans sont chargés officiellement de combattre (...) à la différence des chabbihas (miliciens pro-régime), ils ne perçoivent pas de salaires du pouvoir", explique M. Abdel Rahmane.
La loyauté de ces clans au régime remonte aux années 80, lorsqu’ils ont soutenu la répression du soulèvement des Frères musulmans à Alep et ont été récompensés dans des postes dans l’administration et des avantages financiers.
La télévision officielle a fait état pour sa part de combats à Daret Azza et Qabtane al-Jabal dans la province d’Alep, où les soldats ont détruit neuf véhicules équipés de mitraillettes Doshka.
Lundi, les insurgés ont marqué un point en prenant un poste de contrôle clé à Anadane entre la Turquie et Alep, leur permettant d’acheminer renforts et munitions vers la métropole du Nord et poumon économique du pays où la bataille est devenue un enjeu majeur du conflit.
Les combats ont par ailleurs repris à Damas —tombée de nouveau sous le contrôle de l’armée après une semaine d’affrontements à la mi-juillet, notamment à Kafar Soussé après une attaque rebelle aux lance-roquettes RPG contre un barrage de l’armée, ainsi qu’à Tadamoun, Qazzaz, et le camp de Yarmouk.
De violents combats ont aussi eu lieu dans la ville de Deir Ezzor (est) où un civil et un insurgé ont été tués.
Lundi, les violences à travers le pays avaient fait 93 morts, dont 41 civils.
Les médias occidentaux se résignent à la réalité : les Djihadistes sont au coeur de l’insurrection
Les médias occidentaux se penchent de plus en plus sur la présence d’éléments islamistes au parmi les miliciens syriens. Surtout depuis les révélations des deux journalistes britanniques et néerlandais kidnappés le 19 juillet dernier au nord de la Syrie, puis libérés la semaine passée, et selon lesquels ils se trouvaient entre les mains d’un groupe islamiste qui sont de surcroit étrangers et dont certains se sont avérés être des musulmans britanniques d’origine pakistanaise et bengalie.
Selon le journal français Le Figaro, « l’enlèvement des deux journalistes vient confirmer les nombreuses informations selon lesquelles la Syrie serait devenue le nouveau terrain de prédilection du djihad international ». Et d’ajouter : « Ces militants islamistes internationaux sont manifestement plus intéressés par l’instauration d’un État islamique dans la Syrie de l’après-Bachar que par une quelconque participation aux combats contre l’armée syrienne ».
Alors que le journal français insiste sur le fait qu’ils ne font pas partie de l’ASL, statuant que « leur présence a été signalée dans diverses parties de la Syrie, mais presque jamais dans les opérations de l’Armée syrienne libre », le quotidien britannique The Guardian adopte une évaluation différente et est quant à lui persuadé que les miliciens d’Al-Qaida participent aux combats auprès de l’ASL. Le correspondant de ce journal cite entre autre la brigade « Ghouraba » (Etrangers) déployés à l’est de la Syrie.
Même évaluation pour le journal américain New York Times qui constate dans un article paru lundi que « l’insurrection contre le président syrien Bachar al-Assad se radicalise de plus en plus, et ce sont actuellement les djihadistes islamistes locaux et des combattants de l’organisation d’Al-Qaida qui jouent un rôle primordial dans le conflit et qui exigent désormais d’avoir leur mot à dire », dans le conflit.
Selon le journal, même les groupes qui affichaient au début des tendances « moins fanatiques » se mettent à adopter plus franchement des orientations islamiques parce qu’elles attirent le financement.
The Guardian en conclut que la situation sur le terrain donne raison aux allégations du gouvernement syrien qui a toujours affirmé que ceux qui dirigent l’opposition sont « des djihadistes financés par des parties extérieures ». « Ce sont particulièrement les groupes islamistes salafistes extrémistes qui reçoivent le financement étranger », écrit-il.