Le « document 45, une lettre de Me Lantourne (Maurice Lantourne, avocat de Bernard Tapie) à M. Estoup (Pierre Estoup, arbitre de l’affaire Tapie-Crédit Lyonnais, n.d.l.r.), datée du 12 septembre 2006 [...] est en contradiction avec les déclarations des intéressés relatives à leurs liens ».
Voilà ce qu’a écrit la juge Annie Rochet, suite aux récentes perquisitions qui ont eu lieu au cabinet d’avocats où travaillait à l’époque le conseil de Bernard Tapie, comme le révèle Le Monde daté du mardi 30 juillet 2013.
Résumé de l’affaire. En juillet 2008, la sentence arbitrale de l’affaire opposant le Crédit Lyonnais à Bernard Tapie accorde à ce dernier plus de 500 millions de francs suisses (405 millions d’euros). Au passage, son avocat Maurice Lantourne touche plus de 3 millions de francs d’honoraires (2, 5 millions d’euros) et l’arbitre, Pierre Estoup, près de 400’000 francs.
Les deux hommes de loi jurent mordicus ne pas s’être entendus au préalable sur cette affaire. Tout juste ont-ils dû travailler, assurent-ils, à trois reprises ensemble par le passé : entre 1999 et 2002.
« Affaire B.T »
Or, les différents documents, trouvés lors des récentes perquisitions des 3, 4 et 8 juillet dont Le Monde a eu connaissance, prouvent que les hommes ont correspondu à plusieurs reprises avant l’arbitrage, en septembre 2006 et janvier 2007. Pire, cette correspondance concernerait directement l’affaire Tapie. L’une des lettres portant comme objet : « Affaire B.T ».
Cerise sur le gâteau, selon d’autres documents trouvés sur place, les deux hommes se sont non seulement écrits mais se sont aussi rencontrés ; moins d’un an avant l’arbitrage, en septembre 2006, mais aussi quatre ans auparavant, en octobre 2004, où Bernard Tapie et Pierre Estoup se sont rendus à une réception sur invitation de Maurice Lantourne.