En tant qu’officier de police judiciaire attaché à la direction du contre-terrorisme de la DCRI, je crois indispensable d’apporter un certain nombre de précision sur l’affaire Merah.
J’ai rejoint la DCRI dès sa création en juillet 2008. Comme la plupart de mes collègues j’ai été enthousiasmé par ce projet, sa mission et les moyens dont nous devions bénéficier. Mais nous allions vite déchanter. Des moyens, certes nous en avons, mais ils servent avant tout à payer des frais non opérationnels. En effet la fusion de la DST et des Renseignements généraux devait accroître les moyens en personnels et rendre plus efficace le travail de terrain. Malheureusement les ambitions personnelles des patrons de services ont rapidement mis à mal ce magnifique outil.
Pour des effectifs totaux d´environ 3000 fonctionnaires nous avons près de 200 commissaires, soit environ un commissaire pour 15 fonctionnaires, sans compter les directeurs, sous-directeurs, directeurs adjoints, sous-directeur adjoints, contrôleur, etc…
Hormis dans certains pays d’Afrique, nous devons être le service de police comptant le plus petit nombre de fonctionnaires par commissaire. Et encore il faut déduire de ce nombre de fonctionnaires le chauffeur du commissaire, la secrétaire du commissaire et prendre dans les coûts le véhicule de fonction du commissaire cela réduit le nombre d’opérationnels par commissaire à peine à 10 fonctionnaires. Je ne citerai pas là les rivalités entre patrons qui ne font qu’aggraver la situation.
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