Après avoir suspendu l’application de l’accord lundi soir, quelques heures seulement après son annonce, le Premier ministre l’a gelé quelques heures plus tard.
Ce n’est plus de la fébrilité, mais de la panique. Quelques heures après avoir annoncé un accord spectaculaire avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), lundi 2 avril, sur le sort des migrants africains en Israël, Benjamin Netanyahou a fait marche arrière de manière tout aussi imprévue. Succombant au mécontentement de la droite nationaliste, qui le tient en joue, le Premier ministre avait décidé dans un premier temps de suspendre cet accord lundi soir, le temps de consultations supplémentaires, puis l’a finalement annulé mardi matin.
Ce texte prévoyait qu’en cinq ans, 16 000 Érythréens et Soudanais – sur les 39 000 vivant en Israël – seraient autorisés à s’installer dans des pays occidentaux dits développés. Les autres resteraient en Israël. Cette perspective, qui marque en creux l’échec de la politique précédente du gouvernement, a été jugée inacceptable par la droite dure, à commencer par le ministre de l’Éducation, Naftali Bennett.
Autre souci : M. Netanyahou avait cité, parmi les pays susceptibles d’accueillir les migrants africains, « le Canada, l’Allemagne ou l’Italie ». Or, les deux derniers ont fait savoir qu’ils n’avaient pour l’heure reçu aucune demande formelle.