Le Premier ministre israélien pressenti Benjamin Netanyahu a conclu un accord secret avec le parti d’extrême droite nationaliste Israël Beiteinou prévoyant l’extension d’une colonie dans un secteur ultra-sensible de Cisjordanie, a rapporté mercredi la radio de l’armée.
Selon la radio, il s’agit d’un accord verbal qui, pour ne pas irriter Washington, n’a pas été formellement inclu dans les accords de coalition gouvernementale paraphés par le Likoud (droite) de M. Netanyahu et le parti d’Avigdor Lieberman.
De même source, cet accord secret prévoit la construction de 3.000 unités, en majorité des logements, mais aussi bureaux et hôtels, dans une zone dite "secteur E1" (bien E1), qui relierait la colonie de Maalé Adoumim (33.000 habitants) à Jérusalem-est, annexé par Israël après sa conquête en juin 1967.
Les Palestiniens dénoncent vivement ce projet de construction dans le secteur E1 parce qu’il coupe pratiquement en deux la Cisjordanie, rendant problématique la constitution d’un Etat palestinien indépendant.
Aussi bien le Likoud que le parti Israël Beiteinou se sont refusés à tout commentaire. Mais le maire de Maalé Adoumim, Benny Kashriel, a indiqué à la radio avoir reçu l’assurance de la part de M. Lieberman "que son parti ferait le nécessaire pour que les logements soient construits".
Le Premier ministre de transition Ehud Olmert avait indiqué en 2005 qu’Israël s’était engagé auprès des Etats-Unis à geler ce vaste projet de construction.
Toutefois Israël a depuis lors établi dans ce secteur le nouveau QG de sa police en Cisjordanie et effectué des travaux d’infrastracture en vue des constructions de logements.
A l’exception du petit parti Meretz (opposition de gauche, 3 députés sur 120) et des partis représentatifs de la poulation arbes (11 députés), toutes les formations politiques en Israël entendent conserver sous contrôle israélien des blocs de colonies, dont Maalé Adoumim, dans le cadre d’un règlement permanent avec les Palestiniens.
Mais seuls les partis de droite envisagent de braver le veto américain en construisant dans le secteur E1, en violation des engagements pris par Israël d’un gel de la colonisation, conformément à la Feuille de route, le dernier plan de paix international.
Israël considère l’ensemble de Jérusalem comme sa capitale indivisible, et les Palestiniens veulent établir leur capitale dans la partie arabe occupée de la ville.