Des diplomates américains, employés du département d’État, ont rédigé un télégramme diplomatique réclamant que les États-Unis frappent militairement le régime syrien. Une critique de la politique de Barack Obama.
Ils ne sont pas d’accord avec la politique américaine en Syrie et n’hésite plus à le dire. Une cinquantaine de diplomates américains, travaillant au département d’État américain, ont formé un groupe pour réclamer que les États-Unis frappent militairement le régime de Bachar al-Assad.
Le porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères, John Kirby, a reconnu jeudi 16 juin l’existence d’un « télégramme diplomatique dissident, rédigé par un groupe d’employés du département d’État concernant la situation en Syrie ». Il a toutefois refusé de dévoiler le contenu précis de ce texte diplomatique, le Wall Street Journal (WSJ) et le New York Times (NYT) affirmant que ce télégramme demande explicitement des frappes militaires américaines contre le régime du président syrien Bachar al-Assad.
« Agir pour mettre fin aux tueries »
D’après les deux quotidiens, qui disent avoir vu un document provisoire, le télégramme est un court mémorandum signé par une cinquantaine de diplomates et employés du département d’État. Le télégramme plaide, selon le NYT, pour un « recours judicieux » à des frappes de missiles ou de drones américains.
Sur le fond, le mémo juge « évidente et incontestable la logique morale à agir pour mettre fin aux tueries et aux souffrances en Syrie, après cinq années d’une terrible guerre », selon le NYT. Toujours d’après le quotidien américain, ces responsables américains estiment que « le statu quo en Syrie continuera de provoquer des situations de plus en plus catastrophiques en matière humanitaire, diplomatique et de terrorisme ».
D’après le département d’État, il existe « officiellement » depuis des années au ministère un « canal dissident qui permet à des employés de faire part de points de vue différents et de perspectives alternatives sur des sujets de politique » diplomatique.
Un tel « canal contestataire » représente « un vecteur important que le secrétaire d’État et le département d’État respectent et qui permet aux employés du ministère d’exprimer auprès de leur hiérarchie leurs opinions de manière franche et confidentielle », a également justifié le porte-parole John Kirby.