Un document qui fait beaucoup de vagues. Le Livre blanc de la Défense, qui dessine les contours du budget de la Défense pour les années à venir, prévoit notamment la suppression de 34 000 postes dans l’armée.
Après neuf mois de discussions, d’arbitrages et beaucoup de rumeurs, la commission a remis son rapport au président lundi en fin de matinée. Metro vous livre les principaux éléments.
Suppression de 34 000 postes
Le Livre blanc de 2008 avait prévu de réaliser entre 2009 et 2015 une réduction des effectifs du ministère de la Défense d’environ 55 000 hommes. "Le départ programmé de plus de 10 000 hommes et femmes sur les années 2014 et 2015 permettra d’atteindre cet objectif", estiment les auteurs du Livre blanc. En 2013, "une réduction supplémentaire portera environ 24 000 postes au titre des nouveaux contrats opérationnels et des mesures de rationalisations de l’organisation et de l’administration du ministère de la Défense". Au total, entre 2014 et 2019, le ministère devra donc réduire ses effectifs de 34 000 personnes.
Le budget maintenu à 31,4 milliards d’euros
Après un long bras de fer entre Bercy et le ministère de la Défense et de nombreux scénarii catastrophes, le chef de l’Etat a tranché fin mars : il n’y aura pas, comme cela a été tant redouté, de coupe brutale dans le budget de la défense. Ce dernier est donc gelé entre 2014 et 2015, restant à environ 1,5% du PIB, soient 31,4 milliards d’euros en 2014. Mais avec une inflation faible, il devrait en fait diminuer légèrement. Par ailleurs, 179,2 milliards seront alloués entre 2014 et 2019, puis 364 milliards d’ici 2025.
Un contrat opérationnel réduit de moitié
Le nouveau contrat opérationnel de l’armée de terre prévu par le nouveau Livre Blanc a été réduit de moitié par rapport à celui de 2008. Le nombre limitant le nombre d’hommes projetables en urgence pendant plusieurs mois sur un théâtre d’opération passe ainsi de 30 000 à 15 000 hommes. Une décision qui risque de faire du bruit, alors que l’opération Serval au Mali a prouvé l’efficacité de sa force opérationnelle et la nécessité de la soutenir.
L’armée de terre perd 7 000 hommes
La répartition entre les différentes armées et services de la défense sera décidée ultérieurement, lors de l’élaboration de la Loi de programmation militaire (LPM, 2014-2019) qui doit être discutée à l’automne au Parlement. Mais déjà, l’armée de Terre craint d’être la plus touchée. Selon plusieurs sources, elle pourrait bien perdre une brigade de combat, au mois, soient 7 000 hommes auxquels s’ajoutent une cinquantaine de chars lourds et une soixantaine d’hélicoptères.
La marine préservée
Si l’armée de l’air est elle aussi fortement touchée avec la perte d’une cinquantaine d’avions soit presque un cinquième de son ordre de bataille, la marine est préservée. Selon Europe 1, elle conserve l’ensemble de sa flotte, soit un porte-avions et dix sous-marins.
Les forces spéciales et le renseignement épargnés.
L’opération Serval au Mali est passée par là, prouvant le rôle majeur des forces spéciales qui sont aussi préservées. L’intervention française a aussi montré les carences en termes de drone et de renseignement, sujets centraux du Livre blanc.