250 euros. Pour plus de la moitié des ménages pauvres - précisément 56 % - c’est la somme qu’il reste pour vivre chaque mois une fois que toutes les dépenses fixes (loyer, énergie, alimentation...) sont payées. Cette donnée est la principale conclusion d’une enquête du Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) réalisée en novembre, à la demande de Martin Hirsch, pour évaluer les effets de la crise sur cette population.
Selon le "baromètre social" de l’institut, qui a interrogé 1.000 ménages représentatifs de l’ensemble des ménages et 300 vivant en dessous du seuil de pauvreté, près de 15 % des sondés sont même en négatif, c’est-à-dire qu’ils dépensent plus qu’ils ne gagnent. D’une manière générale, le budget est de plus en plus serré pour tous, mais particulièrement pour les plus pauvres. 70 % des ménages pauvres estiment ainsi qu’avec le revenu total dont ils disposent, ils s’en sortent difficilement, contre 32 % dans l’ensemble de la population. 61 % des ménages pauvres assurent que les remboursements de leurs crédits sont une charge importante contre 43 % de la population générale, et 16 % sont en surendettement contre 7 %.
Signe d’une aggravation de la situation pour les plus pauvres, les restrictions sont plus nombreuses depuis trois mois. 52 % des ménages pauvres ont annulé ou retardé une dépense importante contre 40 % globalement, 51 % se sont imposés plus de restrictions que d’habitude contre 39 % de la population générale. Dans la population générale, on restreint les vacances et les loisirs, l’habillement, l’électro-ménager. Chez les plus pauvres, on retrouve ces trois postes, mais aussi le téléphone et l’alimentation. 59 % des ménages pauvres [ont déclaré qu’ils] dépenseront moins à Noël que l’an passé, contre 48 % de la moyenne des ménages. Les statisticiens considèrent comme pauvre une personne ayant un revenu inférieur à 60 % du revenu médian - 880 euros en 2006 -, soit 13,2 % de la population française.