Quand on réussit en télé (Cyril est multimillionnaire en euros et en audience), on a des envies de politique. Tous les animateurs d’émissions de flux chez qui les politiques se pressaient ont compris qu’ils détenaient un pouvoir. Un jour, certains se disent pourquoi pas moi. Ce fut le cas de Marc-Olivier Fogiel, c’est aujourd’hui le cas de Cyril Hanouna. À un certain niveau de pouvoir, on déjeune avec les ministres, on flirte avec le Président.

Hanouna, qui avec TPMP a animé la campagne 2022 – c’était à peu près le seul espace de liberté d’expression, quoi qu’on en pense –, veut aujourd’hui capitaliser sur sa notoriété, passer à la vitesse supérieure. Même si Baba n’est pas un clown ou un humoriste, c’est que, à la différence de Coluche, il a au moins un réseau. Ceux qui pensaient qu’il avait Macron dans sa poche se sont trompés : le Président, à travers l’Arcom et possiblement contre Bolloré, a écrasé C8, la chaîne popu du groupe Canal+.

Est-ce parce que l’émission phare commençait à basculer dans le complotisme, au sens que la propagande mainstream lui donne ? En effet, sur le plateau d’Hanouna, on est revenus sur le covid, le vaccin, Brigitte, ce qui augure d’une remise en cause plus générale de la politique macronienne. Autrement dit, quand on commence à recevoir le Pr Raoult, on est sur la pente qui mène à Poutine, puis Hitler. C’est en tout cas le risque, quand on se met à penser.

Revenons un peu en arrière : l’Arcom, c’est le PS, la gauche qui a failli, mais qui tient encore l’interrupteur des médias.

C’est tout naturellement qu’une campagne de presse en 2024 doublée d’une commission d’enquête à l’américaine a eu la peau d’Hanouna et C8. Économiquement parlant, on trouve des parasites sociaux qui sont heureux qu’on mette 400 personnes à la porte. Car Hanouna n’est pas tout seul : une quotidienne, c’est une usine avec pas mal d’ouvriers, et parfois 1 000 fiches de paye. Mais ça, les gauchistes primaires ne le savent pas, ou préfèrent ne pas le savoir.

C’est au hasard d’une conversation de table que Jules Torres du JDD et de CNews a découvert la cabale :

De manière plus générale, sauf si Macron saute avant, 2027 va voir se renouveler le personnel politique. Déjà, Juan Branco parle comme un vieux chef indien, avec un lyrisme qui peut friser le ridicule. Le gars est brillant, mais dévoiler autant ses batteries est risqué, surtout que dans le camp d’en face, on n’attend que ça pour pilonner.

Pour que Branco soit crédible en politique et géopolitique, il faudra, c’est un conseil d’amis, ne pas tourner autour du pot, c’est-à-dire ces forces qui font la politique mais qui ne sont pas officielles ou admissibles selon les règles de la République. C’est embêtant, parce que parler de ces forces dites occultes place tout de suite dans l’opposition sérieuse, avec les dommages collatéraux que l’on sait.

Pour être honnêtes, on n’a rien contre la jeunesse en politique, surtout si elle est lucide, et honnête. Branco et Hanouna, chacun dans leur genre, c’est mieux qu’Attal et Barrot, par exemple. Mais il faudra être meilleurs que Bardella et Guiraud, ou Tanguy et Caron. Tous savent le nouveau poids pris par les réseaux sociaux dans le jeu politique, ils ne pourront pas l’ignorer. C’est pourquoi on devrait voir arriver un Truth Social à la française.