Avec la fin de la primaire de la droite, la guerre froide qui oppose en coulisses François Hollande et Manuel Valls autour de la candidature socialiste en 2017 arrive dans sa phase décisive, à moins de trois semaines de la décision du président sortant.
« Il faut que ça aille mieux » : en six mots dans Libération, passés sous les fourches caudines des relectures ministérielles, Stéphane Le Foll a confirmé pour la première fois publiquement mardi que les relations entre le président et le Premier ministre étaient pour le moins tendues.
Entre rumeurs d’appel contre François Hollande ou pour Manuel Valls, guerre d’influence au Parlement, petites phrases assassines des entourages, la tension a atteint ces dernières semaines son paroxysme.
« Les hollandais portent désormais une kalachnikov en bandoulière », lâche un vallsiste du premier cercle.
Manuel Valls, qui développe depuis plusieurs semaines ce qui ressemble de plus en plus à un programme présidentiel, y a ajouté mercredi soir un chapitre en précisant dans une tribune aux Échos sa vision d’une « mondialisation au service des peuples ».
« Valls a totalement envie d’y aller. Il est totalement lié à la décision du président. Ça doit être terrible pour lui, c’est tout ce qu’il déteste », résume un ministre non aligné. « Coincé entre Macron et Hollande, comme un lion dans la cage, il est fou de ne pouvoir rien faire », glisse un autre.
Le Premier ministre essaie de mettre une pression maximale : « Si le président pense que de toute façon il est candidat, que je serai derrière lui, que j’irai coller des affiches, parler dans le train, faire des déambulations, là c’est non. Je me poserai la question de ce que je devrai faire », a-t-il confié cette semaine à des proches.