Les Ukrainiens sentent que l’Union européenne ne ressent plus d’enthousiasme envers leur pays, constate Politico. Les espoirs que l’Ukraine plaçait dans l’Europe ne se sont pas concrétisés jusqu’à présent. Une déception qui a également un impact sur le gouvernement ukrainien.
L’« euphorie initiale » qui avait gagné tout le monde après le coup d’État perpétré à Kiev en 2014 a laissé la place à la déception, note David Stern dans son article pour Politico. L’homme a rencontré des Ukrainiens mécontents de l’attitude de Bruxelles et de la politique de leur propre gouvernement. Premièrement, les Ukrainiens sont frustrés de ne pas bénéficier du régime sans visas avec l’Europe qu’ils attendent depuis longtemps.
À en croire les promesses formulées par le président Piotr Porochenko, les visas entre son pays et l’UE auraient dû être annulés le 1er janvier 2015. Bruxelles a promis de régler la question en 2017, mais plus personne n’y croit.
L’année 2016 a été pour les Ukrainiens « l’année de nombreuses déceptions », souligne le magazine. Par exemple, les Hollandais ont réservé à Kiev une « désagréable surprise » en avril en votant contre la ratification de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE. Les leaders de l’UE ont fini par s’entendre avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, un accord assorti de nombreuses réserves. Le parlement néerlandais devra désormais voter une nouvelle version de l‘accord, ce qui constituera une nouvelle « note d’incertitude » pour les Ukrainiens en 2017, qui ne semble pas trop différer de l’année 2016, à moins qu’elle ne soit pire, selon certains observateurs.
Le mécontentement des Ukrainiens n’est pas lié qu’à Bruxelles : ils sentent que leur gouvernement a trompé leurs attentes.
L’UE serait sans doute plus enthousiasmée vis-à-vis de Kiev si elle tenait ses promesses concernant les réformes et la lutte anti-corruption. Mais la publication de déclarations de revenus des fonctionnaires ukrainiens a montré que presque rien n’avait été fait en la matière. Il en découle que des fonctionnaires possèdent des biens et d’énormes sommes d’argent. « Malheureusement, l’UE n’est pas prête à nous accepter comme membre, et nous ne sommes pas prêts à devenir membre de l’UE, constate l’opposant ukrainien Andreï Artemenko. Nous ne devons pas frapper à une porte fermée, là où personne ne nous a invités ».