C’est triste un contresens pareil :
1/ Dans ses luttes intérieures du V siècle au XXI siècle la France n’a pas eu besoin de s’inscrire dans des luttes ethniques car elle a toujours été ethniquement homogène pour n’avoir jamais été une terre d’immigration, sinon sur le dernier siècle et seulement avec des populations ethniquement et culturellement identiques ou voisines à elle.
2/ Dans ses luttes frontalières, au contraire, ses luttes les plus durables et les plus féroces ont été des luttes ethnico civilisationnelles, invasions maures jusqu’au VIII siècle, invasions vikings du IX siècle, hongroise du X siècle, etc. Ses autres luttes sont des luttes de famille, "entre cousins", allant de Bouvines à la guerre de Cent ans, et encore pour les guerres de 1870 ou de 14-18, certes meurtrières et implacables, mais où la question ethnique et/ou civilisationnelle ne se posait évidemment pas : c’étaient des guerres civiles sur les frontières.
3/ De même concernant les guerres de classe, autrement nommées révolutions ou lutte des classes, vous observerez qu’elles sont le corolaire non de la nationalité ou de la géographie, mais du libéralisme. Qu’elles sont nées avec lui, soit après 1789, et au rythme du libéralisme, 1830, 1848, 1870 : c’est l’absence de réglementation sociale qui fait la lutte des classes parce qu’elle livre le petit et le démuni pieds et poings liés au fort et au puissant.(le libéralisme n’est pas une doctrine économique c’est une barbarie).
4/ Ca ne veut pas dire qu’avant le libéralisme il n’y avait pas de classe, car c’est la technologie qui dicte la classe (ce que Marx a décrit sans le faire exprès, il était comme M Jourdain, il faisait de la prose sans le savoir). Et la technologie existe depuis Cro magnon, et donc l’organisation sociale est la conséquence de notre environnement technologique.Ainsi, contrairement à une idée (républicaine) reçue, les classes d’avant 89 n’étaient pas en conflit parce que l’appétit des plus puissants y était bridé et les classes toutes réglementées. A l’époque la Loi du pauvre, c’était LA civilisation.
(Sigault a écrit de très belles pages sur la question, très bien publiées chez KK qui a besoin de votre soutien ( je fais ce que je peux)).
Voilà donc mon petit billet d’humeur iconoclaste : le préjugé est la mort de la pensée et la paresse intellectuelle son écrin.
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