Le ministère de la Culture vient de publier les données relatives aux aides à la presse versées en 2020 et 2021. Comme en 2019, ce sont les médias détenus par Bernard Arnault (Aujourd’hui en France, Le Parisien, Les Échos) qui touchent largement le plus d’« aides individuelles » : plus de 15,7 millions d’euros en 2021. Ensuite viennent ceux détenus par Xavier Niel (en particulier Le Monde), avec près de 8,2 millions d’euros, talonnés de près par Le Figaro (groupe Dassault) et ses 7,7 millions d’aides. Suivent les publications du groupe Altice (Patrick Drahi), à savoir Libération et L’Express, 7,5 millions à elles deux. Si on y ajoute Lagardère (Paris Match et le JDD ; 2,2 millions), Pinault (Le Point ; 1,2 million) et Kretinsky (Marianne ; 1 million), le bilan est sans appel : les médias détenus par sept milliardaires ont reçu 43,6 millions d’euros d’aides à la presse en 2021, soit près de la moitié du total (91,5 millions). (Acrimed)
Le Point avait-il besoin d’une subvention plus importante encore ? Le magazine de droite libérale situé sur l’axe BHL-Giesbert-Macron et appartenant au milliardaire François Pinault a reçu 1,2 million en 2022, mais il ne s’agit que d’aides visibles. Autrement dit, elles ne pèsent pas lourd devant les aides cachées.
Rien qu’en 2010, ces aides à la presse écrite (diffusion, pluralisme, modernisation) se partageaient ainsi :
Crédits inscrits en loi de finances : 436,9 M€
Déficit supporté par La Poste : 399 M€
Aides indirectes : 200 M€
Allocation forfaitaire journalistes : 20 M€
Soit un sous-total presse papier et en ligne de 1 milliard d’euros. La presse va mal, on le sait tous, et on sait pourquoi : elle est devenue la voix de l’oligarchie (une minorité) et plus celle du peuple (la majorité), qui n’a donc aucune raison de l’acheter. Et à quoi voit-on qu’un titre souffre ? À son taux de propagande pour le pouvoir profond ou le pouvoir visible, qui se confondent avec la Macronie.
A lire absolument, pour ceux qui s’y intéressent bien sûr : il y parle de l’Europe, de l’#Ukraine, de la #securite, voire même de l’immigration. Il n’escamote aucun sujet. Il tient une feuille de route on ne peut plus claire. Des réponses claires et concrètes
N’en déplaise à… pic.twitter.com/UB6rsW2MTp— Léa (@LeaFbpe) August 26, 2023
C’est pourquoi nous avons découvert – avec un effarement feint – l’incroyable tapis rouge déroulé par le canard de Gernelle pour le président en exercice, de la page 20 à la page 37, un torrent de désinformation, de mensonges et de contre-vérités sans que les journalistes ne lèvent le petit doigt.
On appelle ça un publi-rédactionnel : une entreprise ou un pays s’achète des pages dans un news magazine, avec une mise en page qui ressemble à celle du mag en question, histoire que le lecteur se fasse un peu enfumer. Normalement, on doit écrire publi-rédactionnel sur chaque page de la publicité, mais pour l’auto-interview du Président, on a trouvé PR (publi-rédactionnel, pas président de la République) nulle part.
Nous avons décroché et analysé les parties qui nous semblent fallacieuses de cet entretien : ce que Macron raconte, suivi de la traduction Macron-français, ou mensonge-vérité. Naturellement, nous n’incarnons pas la vérité, mais personne ne nous paye pour mentir.
Faux : ce sont les systèmes dits démocratiques, l’Occident en un mot, qui ont le plus souffert des politiques nocives de leurs dirigeants, corrompus par les vendeurs de faux vaccins. Chez nous, le covidisme a permis d’achever l’hôpital et de passer le ministère de la Santé sous la coupe de McKinsey et du Big Pharma.
L’anonymat sur les RS, que Macron fustige, n’est que la résultante de la répression de la liberté d’expression sous Macron. Si elle existait en France, si les réseaux de pouvoir occultes ne condamnaient pas toute résistance politique, les propos n’auraient plus à être anonymes. Et quand Macron met la crise des valeurs sur le dos de la société postmoderne, on peut dire qu’il y a bien contribué, en accélérant le processus avec le wokisme d’État : « tout pour les minorités, rien pour la majorité », semble être le mot d’ordre de son règne.
Les bijoux de l’industrie et de la haute technologie française sont peu à peu cédés aux États-Unis (avec un gros bénef pour les banques d’affaires au passage, suivez notre regard), et ne parlons même pas du dépeçage d’Alstom, cette trahison nationale au profit du combo Allemagne-USA. Macron a été le ver dans le fruit national, lors de cette cession dramatique pour notre indépendance. Quant aux emplois créés, ils le sont surtout pour le lumpenprolétariat, cette nouvelle catégorie des esclaves Uber !
Quand Macron lance que nous nous sommes réarmés, il parle bien sûr de son camp, celui de l’oligarchie, de l’Argent. Les hôpitaux ont perdu 60 000 infirmières depuis le covidisme, mais la sécurité intérieure, ce mur dressé entre le peuple en colère et les élites qui se goinfrent, a grossi de 10 000 hommes. La répression, c’est ça, la grande avancée de la Macronie. Et on ne parlera pas de l’immonde répression des Gilets jaunes, ces Français sacrifiés par les élites sur l’autel de la mondialisation heureuse à la Minc...
Les témoins de l’incendie des banlieues de la fin juin 2023 rigoleront à ces émeutiers dont « 90 % sont nés français ». Macron ne voit aucun lien entre le détricotage du tissu social français et la désagrégation au bas de l’échelle sociale, source de violences grandissantes. Il refuse de voir les conséquences du délitement de l’État-providence. Macron, c’est l’américanisation à tous les étages, avec son corolaire, le réarmement des racailles.
Entre 200 000 et 300 000 étrangers entrent en France, illégalement ou pas, chaque année. On le voit dans chaque ville, petite ou grande : les tentes sont là, avec ses jeunes Africains en attente de placement. Les châteaux où nos enfants allaient en colo sont désormais occupés par des migrants, et partout, les faits divers de violences interethniques ou antifrançaises explosent. Tout est calculé pour fracturer notre pays, tuer le vivre-ensemble. Les néolibs ont besoin d’une main d’œuvre non qualifiée (les futurs ubérisés de la start-up nation) et du chaos insécuritaire que ces entrants engendrent. Le discours sur les frontières françaises et européennes est une arnaque, dans la bouche d’un disciple de Soros.
Le premier grand entretien se termine sur cette vision idyllique, le plein emploi et l’argent qui rentre à flots dans les caisses pour financer les millions de retraités du baby boom. En réalité, l’État macronien a sacrifié les retraités pour donner aux grandes entreprises, et globalement ce sont les ménages qui aujourd’hui payent (en baisse d’indemnités chômage, en baisse de salaires réels, en baisse de pouvoir d’achat par une inflation à 20 %) pour que le taux de profit des grandes entreprises se maintienne, ou augmente. Voyez le grossissement des plus grandes fortunes depuis 5 ans... Quant aux petites entreprises, elles peuvent crever ! L’explosion des tarifs de l’électricité, autrefois un fleuron français, va laisser des dizaines de milliers de petits patrons sur le carreau. Le plein emploi macronien, il repassera.
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Quand on lit ces 18 pages, une chose saute aux yeux : malgré les questions sympas du Point (Gernelle, Toranian et Siraud), le Président est sur la défensive, car son bilan est, qu’il le veuille ou pas, catastrophique sur presque tous les plans. Plus rien ne va dans la France d’aujourd’hui, et les 6 ans de macronisation intensive ont détruit ou affaibli tout ce qui marchait encore dans notre pays. Les Français ont reçu une bombe atomique sociale, économique et morale. Et à propos de bombe, passons au conflit en Ukraine...
Pour une fois, Macron ne ment pas, même s’il s’aligne sur la position américaine. Un peu avant, il osait avancer que l’Europe devait être forte et indépendante, alors qu’elle est en train de se déchirer sous la pression de l’OTAN et du Pentagone... Il y a quand même un petit mensonge – on ne se change pas – à propos de la Russie qui « a provoqué le retour de la guerre territoriale »... Et les Américains, ils font quoi depuis 1990 ? Et la France en Afrique ? Tout le monde, surtout les pays puissants, fait la guerre, un point c’est tout. Quand c’est nous – pour les Amerloques on ferme sa gueule – c’est bien ; quand c’est les autres, l’Iran ou les Russes, c’est mal.
Le dernier chapitre de l’interview concerne l’école, nous en reparlerons dans un deuxième article, car c’est un des nœuds, sinon LE nœud, du problème français. C’est là où tout se passe, au fond.