Niels Harrit, scientifique danois, est professeur associé au Département de chimie de l’Université de Copenhague et spécialiste en nano-matériaux. Il est l’auteur, avec 8 autres chercheurs, d’une étude scientifique mettant en évidence des traces d’explosifs de type militaire dans les poussières des décombres des trois tours du World Trade Center (WTC) effondrées le 11 septembre 2001. Il sera à Genève le 18 mai 2010 pour une conférence-débat intitulée « The Seventh Tower ».
La conférence traitera de l’effondrement des trois tours du WTC et plus précisément de la tour numéro 7. Trop de gens ignorent encore que plus de sept heures après l’effondrement des deux tours jumelles, une troisième tour haute de 180 mètres, non percutée par un avion et siège entre autres de l’organisme fédéral de réglementation et de contrôle des marchés financiers (SEC), s’est effondrée d’un bloc et sur sa base en moins de sept secondes. Plus précisément, sur les 30 premiers mètres, la vitesse observée est exactement celle de la chute libre. Cet élément a finalement été reconnu par l’organisme officiel chargé de l’enquête technique, l’Institut national des normes et de la technologie (NIST en anglais), au mois de novembre 2008. Celui-ci s’est bien gardé d’en admettre les conséquences : outre la rupture simultanée des colonnes portantes, cela signifie une complète absence de résistance dans le bâtiment durant les toutes premières secondes.
La publication au mois d’avril 2009 d’une étude scientifique intitulée « Matériau thermitique actif découvert dans la poussière de la catastrophe du World Trade Center du 11 septembre » aurait dû faire l’effet d’une bombe, c’est le cas de le dire, dans les médias du monde entier. Mais l’information n’a pas été relayée à quelques exceptions près : Niels Harrit a été interviewé en direct par la deuxième chaîne publique du Danemark. Une étude scientifique est contestable par définition, mais l’absence d’information et de commentaire à large échelle met en évidence l’autocensure des rédactions à rendre compte de la contestation toujours plus vive de la version officielle.
Cette remarque est valable même si l’information provient d’un média tout à fait respectable : Peter Tatchell, dans une tribune libre parue dans le Guardian du 11 septembre 2007, fait état des déclarations stupéfiantes du président et du vice-président de la Commission d’enquête officielle (2003-2004), Thomas Kean et Lee Hamilton, tirées de leur livre paru en 2006 (Without Precedent). Selon eux, leur commission avait été mise en place pour échouer : budget ridicule (plus de 3 fois inférieur à celui de la Commission Clinton-Lewinsky !), temps à disposition insuffisant, ces Messieurs, que l’on ne saurait qualifier de « conspirationnistes », affirment également que tout a été mis en œuvre pour les empêcher d’établir les faits dans leur vérité et qu’ils ont été induits en erreur par des hauts responsables du Pentagone et de l’administration fédérale de l’aéronautique.
Un dernier exemple d’une information déterminante trop peu relayée dans nos médias : plusieurs experts financiers, dont le professeur Marc Chesney du Swiss Banking Institute de L’Université de Zurich, ont mis en évidence la très haute probabilité de délits d’initiés sur plusieurs sociétés directement affectées par les attentats dans les jours qui ont précédé le 11-Septembre. La Commission d’enquête, citée plus haut, n’a pas jugé utile de révéler les identités des donneurs d’ordre et des bénéficiaires puisque, dixit son président Thomas Kean, « ils n’ont aucun lien avéré avec al-Qaida ». Sur ce volet des délits d’initiés, notons qu’un reportage très attendu du journaliste Hicham Hamza pour LaTeleLibre.fr devrait être diffusé tout prochainement.
Ses éléments à eux seuls permettent de comprendre pourquoi il est erroné de qualifier aveuglément de « théorie du complot » toute contestation de la version officielle. Noam Chomsky, professeur au MIT et philosophe, a magnifiquement décrypté l’emploi abusif à notre époque de cette terminologie : » « Théorie du complot » est devenu l’équivalent intellectuel d’un mot de cinq lettres. C’est quelque chose que les gens disent quand ils ne veulent pas que vous réfléchissiez à ce qui se passe vraiment. »
De plus en plus de journalistes dénoncent dans le monde l’apathie de la profession pour le devoir d’enquête comme source de la perte de crédibilité des médias. La Suisse ne fait pas exception, au contraire : elle fait preuve sur ce sujet d’un leadership qu’il convient de saluer.
Dans un dossier paru dans l’Hebdo au mois d’avril à l’occasion de la Conférence mondiale des journalistes d’investigation à Genève, Jean-Philippe Ceppi, producteur à Temps présent et coorganisateur déclare : « S’il y a crise de confiance envers les journalistes, ce n’est pas parce qu’ils enquêtent trop : c’est aussi ou surtout à cause d’une certaine apathie de la profession, de son conformisme ».
Dans l’éditorial du même numéro de cet hebdomadaire, Alain Jeannet, rédacteur en chef souligne que : « Ce qui engendre ce désamour, ce n’est donc pas tant la critique, mais plutôt son absence et les connivences avec les pouvoirs. Ce qui mine la crédibilité des médias, ce n’est pas leur tendance, parfois trop poussée, à la simplification, mais le questionnement insuffisant de la parole des gouvernants et des experts, comme en témoigne l’affaire de la grippe (A)H1N1. Ce qui désoriente le public, c’est la crise de foi des journalistes eux-mêmes, qui semblent parfois douter de leur vocation. »
La venue du professeur Niels Harrit à Genève est une chance pour les journalistes de Suisse romande et d’ailleurs de s’informer et de rendre compte de manière sereine du débat entourant le 11-Septembre. C’est l’occasion pour eux de montrer ainsi au publique que la période de terreur initiée par l’administration Bush ( »Vous êtes avec nous ou contre nous ») est définitivement terminée et que le temps pour un questionnement publique, digne et responsable à ce sujet est enfin venu.
Richard Golay
Président de l’association Le 11 Septembre en Question, conseiller communal à Pully et ingénieur EPFL
Conférence en anglais avec diaporama en français, mardi 18 mai à Genève, salle U600, Uni Dufour. Début : 19h30. Prix : 15.- Frs (10.- €).
L’université est étrangère à l’organisation de cette conférence.
L’association Le 11 Septembre en Question est démocratique, indépendante et apolitique (www.11septembre.ch). Ses valeurs reposent sur l’ensemble des droits humains, notamment définis dans la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies de 1948 qui protège l’égalité et la dignité de tout être humain. La liberté d’expression et d’information en constituent des conditions essentielles.