Selon une étude révélée mardi 15 mars par le quotidien économique La Tribune, l’économie française a besoin de 10 millions d’immigrés d’ici à 2040.
Réalisée par les économistes Karine Berger et Valérie Rabault, cette étude fait de l’immigration « la planche de salut » de la France, confirmant une enquête réalisée par des chercheurs de l’université de Lille en 2009 dans laquelle on estime les bénéfices de l’immigration à 12 milliards d’euros par an pour l’Etat.
« Selon nos calculs basés sur des projections de l’Insee (Institut national français de la statistique et des études économiques), 26% des Français auront plus de 65 ans en 2040 si on ne modifie pas notre politique d’immigration », prévient Karine Berger.
Avec un peu plus de deux enfants par femme, la France est certes la championne d’Europe de la fécondité, mais « cette performance » permet seulement de « retarder le vieillissement de la population », selon Mme Berger.
Officiellement, 100 000 personnes arrivent chaque année en France, « beaucoup plus si on prend en compte les clandestins », estime Valérie Rabault.
« L’idée est d’envisager plutôt un flux de 300 000 immigrés par an, soit 10 millions de personnes d’ici 2040 qui, selon nous, sont indispensables pour régénérer la population, permettre à notre économie de conserver sa capacité d’innovation et pérenniser notre système de protection sociale », explique-t-elle.
Face aux craintes de flux d’immigrés, l’enquête estime qu’un des moyens les plus efficaces pour intégrer ces immigrés est de « mettre à bas la ghettoïsation ».
Selon une étude réalisée par des chercheurs américains, le coût de la ghettoïsation représente 3,8% du PIB des États-Unis. « Rapporté au PIB français, toutes choses égales par ailleurs, on frôle les 80 milliards d’euros. On pourrait faire beaucoup de choses pour stopper ce phénomène », conclut ces économistes.
Cette étude devrait faire grincer bien des dents au sein de la classe politique.