Woke et cancel : de la France aux États-Unis, aller-retour – Un cours magistral d’Alain Soral
17 octobre 2023 08:58, par ProtégeonslaPalestinePour prolonger le propos du Président, le ping-pong wokiste et cancelliste entre les États-Unis et la France s’explique effectivement par le fait que l’Amérique, figée dans sa bigoterie et son maccarthysme sermonneur, ne disposait d’aucun outil conceptuel pour théoriser son libertarisme, qui est ironiquement l’inverse du puritanisme.
Émotionnellement constipée par la chape de plomb puritaine mais néanmoins désireuse de dilater son horizon comme jamais, la Gauche libertaire US a donc emprunté sa matrice théorique aux structuralistes français.
Ces derniers, bien que incomparablement doués pour la conceptualisation et les abstractions, se sont avérés fragiles dans leurs assises morales : parce qu’ils avaient déifié la figure de Karl Marx, embrassé le marxisme avec la ferveur des convertis à une religion nouvelle et abandonné toute distance critique, les penseurs structuralistes français ont rendu Marx responsable de l’échec du marxisme, comme certains benêts rendent Dieu responsable de la misère dans le monde.
Ce sentiment de déréliction, cette perte de boussole religieuse les a amenés à renoncer à l’idée de transcendance, au profit d’une vision algébrique et systémique du monde. Le structuralisme est alors devenu la nouvelle cosmogonie de l’athéisme désabusé.
Le nœud gordien apparaît dès l’instant où la méthodologie de cette géométrie de l’abstraction philosophique oblige à renoncer à la morale. Le règne libertaire de la troudeballosphère et de l’indifférenciation sexuelle appliqués à tous, y compris à l’enfance, fait son apparition : la théorie du genre est née.