Il me fait penser à ces auteurs de gauche : la recherche du petit agneau à sauver, la xénophilie presque poussée au rejet des siens, l’ethnocentrisme faussement inversé, la glorification de "l’autre" vu comme une richesse ou une alternative perdue, le besoin d’aller jouer le Prophète antique en babouche alors qu’il était sûrement le premier à profiter d’une bonne douche et du confort occidental dès qu’il le pouvait.
"mais parce que ce monde constituait pour lui l’autre absolu, une forteresse éthique et esthétique exceptionnelle des opprimés du pourtour de la Méditerranée." Cette phrase résume d’ailleurs tout, on y retrouve tout ce que j’ai dis juste en haut : le type se cherchait un petit opprimé tout immaculé à défendre contre le méchant monde bourgeois qui l’a fait naître, bref une révolte adolescente avec les mots de l’adulte. Il n’est pas si différent que ça du type qui te parle des crimes de l’homme blanc et de sa prétendue mainmise sur le monde. Et, surtout, il ne serait pas si loin d’un gars comme Jacques Attali, qui te promeut la justesse et la sagesse d’un peuple par rapport à un autre (et le tout sur des critères plus idéologiques et moraux que matériels et concrets).
Je me suis toujours demandé pourquoi ces gens n’allaient pas simplement vivre la vie qu’ils aimaient vraiment. Est-ce si difficile d’abandonner une terre que l’on vomit pour aller vivre dans celle que l’on glorifie ? Personne ne l’a empêché d’aller vivre sur ces terres, parmi ces peuples... à moins que le porte-monnaie, le petit confort matériel bien bourgeois ait posé son véto, comme souvent avec ces gens-là.
Et on va être clair, j’ai rien contre l’homme en particulier, je m’en tape, je suis pas son pote ni son ennemi.
"Quant à la mythologie arabe, elle est restée populaire sans devenir l’expression culturelle d’une quelconque classe dominante" Va dire ça aux Amazighs ou aux Sahraouis, ils seront très content de savoir qu’ils ne sont absolument pas dominés, ni victime d’une quelconque forme de colonisation socio-culturelle.
Bref, pour finir avec Pasolini, qu’il n’oublie pas que sa caméra n’a pas été produite pas les Arabes, et qu’il aurait probablement finit condamné pour production d’idoles animés du temps de Muhammad. Bah oui, déjà que le théâtre est mal vu dans le Coran, je te laisse imaginer quel sort il réserve aux cinéastes...
Ah et au fait, dans les Milles et une Nuit, il y a une fin... bah c’est la décapitation de la narratrice ! (qu’est-ce qu’on se poile !)