L’apôtre Paul déclare ceci notamment dans ses prédications à Corinthe, dans sa première épître : "les choses que l’œil n’avait point vues, que l’oreille n’avait point entendues, qui n’étaient point montées dans le cœur de l’homme, les choses que Dieu avait préparées à ceux qui l’aiment, 10 Dieu nous les a révélées par son Esprit. Car l’Esprit sonde toutes choses, même les profondeurs de Dieu. 11 Car qui est-ce qui sait ce qui est en l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même aussi, personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. 12 Or nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu ; afin que nous connaissions les choses qui nous ont été données de Dieu ; 13 lesquelles aussi nous annonçons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, appropriant les choses spirituelles à ceux qui sont spirituels. 14 Or, l’homme naturel ne reçoit point les choses qui sont de l’Esprit de Dieu ; car elles lui sont une folie, et il ne les peut connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. 15 Mais l’homme spirituel juge de toutes choses, et il n’est lui-même jugé par personne. 16 Car qui a connu la pensée du Seigneur, pour le pouvoir instruire ? Mais nous, nous avons la pensée de Christ."
L’Esprit Saint est Esprit de Vérité et Source hypostatique de grâce. Si l’homme spirituel peut juger de tout, c’est parce que son âme est temple de l’Esprit et qu’il y reçoit Sa grâce. Héritier du panthéisme hellénique, l’occident chrétien refuse d’enseigner une anthropologie où cette réalité pneumatologique puisse s’exprimer parce que, de fait, il place la dynamique de la grâce rédemptrice au sein de la nature divine du Christ, en Lui refusant une âme humaine, par appolinarisme. C’est pourquoi, il a développé une doctrine de la rédemption juridique de la satisfaction avec Anselme de Canterbury. Ce qui a ouvert la période ratiocinante de la scolastique occidentale.
En Orient, Grégoire Palamas a proclamé une sotériologie et une sanctification de l’homme fondée sur sa participation à l’énergie divine, c’est-à-dire la grâce, et sans participation à l’essence divine.
Or cette dicchotomie entre énergie et essence divines ne se peut placer au sein d’une christologie où l’âme humaine du Christ n’existe pas.
La droit en Occident est divin non pas par la grâce des justes, mais par divinisation de la personne du juge.