Francis Cousin – L’implacable logique du Capital
20 mai 2022 15:10, par pisteà propos de l’attaque de Mers el-Kébir, de la perfide Albion, voici le témoignage de Jacques François, extrait de Rappels (autobiographie), 2004.
Les Allemands avaient envahi la France. Nous étions vaincus. L’escadre de Méditerranée, dont la base était à Toulon, pour ne pas tomber aux mains des Allemands, était allée se réfugier à Mers el-Kébir, un port près d’Oran. Les navires avaient été désarmés. Après quelques jours, une escadre anglaise se posta face à nous et nous somma de la suivre. Pas par amitié : les marins anglais et français se détestent depuis toujours, mais parce que les Anglais estimaient que les Allemands débarqueraient rapidement en Afrique du Nord - ce qui fut d’ailleurs le cas - et s’empareraient des navires français.
L’amiral français refusa de se rendre à la sommation. Après un ultimatum de quelques heures, la Royal Navy nous bombarda. Plusieurs bateaux furent coulés et mille trois cents marins français tués. Non satisfaits de ce geste charmant, les Anglais revinrent canarder le cimetière pendant l’enterrement des victimes. C’est de ce mois de juillet 1940 que date ma "très grande sympathie" à l’égard des Anglais !
Souvent, depuis, je suis allé à Londres, y séjourner ou professionnellement. Mais je n’ai pu oublier. Les Anglais sont des gens auxquels je n’ai pu m’accoutumer.