Une vision marxiste de la conscience de l’effondrement
14 mai 2022 12:44, par DianeDmitry Orlov,
Deuxièmement, le Capital buttant sur ses propres limites internes est allé de restructurations économiques supérieures possibles en restructurations impossibles et à la crise terminale actuelle telle qu’elle a été introduite par les taux d’intérêts négatifs et fantasmatiquement déguisée en mythologie sanitaire puis guerrière avec la pseudo-guerre de la Russie contre l’Ukraine (vraie guerre de l’hégémonie américaine devenue clownesque contre l’Europe). C’est bien la crise irréparable de la baisse du taux de profit qu’il fallait absolument planquer et non l’épuisement des ressources.
Il est évident que par le développement de l’aliénation capitaliste, sont systématiquement épuisées les deux seules sources de la richesse, l’homme et son corps inorganique, la nature… Cependant, prétendre que la crise que traverse actuellement le Capital proviendrait de l’épuisement des ressources, c’est d’une part, ignorer qu’il n’est pas de nature qui ne soit historique, de nature qui ne soit déterminée par les conditions de la production humaine qui la façonnent et orientent son utilité ; c’est d’autre part prétendre que les causes de la mort du capitalisme seraient extérieures à ses propres lois… Autrement dit, l’épuisement des ressources naturelles n’est que la conséquence de la production capitaliste, conséquence qui n’a d’ailleurs pas besoin d’aboutir à son terme pour que les contradictions internes au mode de production capitaliste ne le rendent définitivement impossible. Cela est d’autant plus vrai que les sources d’énergies fossiles, bien qu’encore suffisantes, doivent se voir signifier aujourd’hui par la crise de la baisse du taux de profit que les chaînes industrielles auxquelles elles sont rattachées sont définitivement condamnées à déboucher sur un marché décidément engorgé. Ce n’est donc pas l’offre toute nue des énergies fossiles qui fait leur exploitation, c’est encore le débouché plus ou moins solvable auquel elles peuvent prétendre. Ce n’est pas l’épuisement des ressources qui a engendré la dictature écologique du Marché mondial, c’est la dictature écologique du Marché mondial dirigée par la boussole loufoque de la crise terminale de la baisse du taux de profit qui a engendré le boycott étatique des énergies fossiles pour l’ouverture aux forceps d’un nouveau marché illusoirement solvable et depuis longtemps sur-hypothéqué…