Qu’est-ce que vivre dans cet immeuble russe de 18 000 habitants ?
29 novembre 2021 13:30, par élodie
(suite )
Chaque étage possédait un certain nombre d’appartements blanchis à la chaux, nantis d’une cuisine minuscule à l’usage de plusieurs familles. Les fils électriques couraient en girandoles. Les murs étaient en torchis et crevaient dès qu’on se risquait à y planter un clou.
Généralement, le service d’eau ne fonctionnait pas. La population prolétarienne, ne parvenant pas à utiliser les installations sanitaires, opérait tout autour des immeubles, convertis de la sorte en une vaste fosse d’aisance. Le froid pétrifiait ces dépôts qui, à chaque dégel, fondaient en répandant des odeurs pestilentielles. Finalement, ces appartements s’avéraient encore plus inconfortables que les misérables isbas où, sur la terre la plus riche de l’Europe, des millions de paysans russes végétaient au milieu d’une misère sordide, n’ayant sur le dos que des souquenilles, mangeant dans l’écuelle commune, au moyen de cuillers taillées grossièrement à même des morceaux de bois.