Adorno et son échelle fasciste revisités
6 janvier 2021 18:35, par TollandophobeJ’ajoute à ce fort bon article que les thèses d’Adorno se trouvaient déjà chez Kalergi (Praktischer Idealismus, 1925), paneuropéen partisan d’un métissage général de notre continent sur lequel règnerait une classe dont la matrice (et non la totalité) serait les juifs, et le reste, ceux des élites « goyim » qui se joindraient à eux. On trouve ces mêmes thèses d’Adorno sous une forme au moins embryonnaire chez les auteurs libéraux, au sens anglo-saxon (progressistes, la « gauche ») ou français (partisans de l’économie libérale, la « droite »), chez des auteurs issus de la F∴M∴
M. Atzmon fait bien d’expliquer, comme le fit le Pr Shahak (Histoire juive, religion juive) que le judaïsme n’est pas une religion au sens où nous l’entendons (la foi et les dogmes y jouant un rôle « extrêmement restreint » – Shahak), mais selon l’analyse de Moïse Mendelsohn une culture. Je dirais un état d’esprit, façonné par le ritualisme. Or le monde moderne est fait sur un modèle ritualiste, et il nous est difficile de nous opposer à ce qui est au moins un peu en nous.
Pour moi, la valeur juive fondamentale, cest tikkoun olam. C’est la réparation du monde. (…) C’est ce qu’on appelle les bâtisseurs du temps, le fait de donner du sens au temps, le fait que nous assumons, comme peuple juif, à la différence je crois de la plupart des conceptions du monde, que le monde que nous avons reçu n’est pas parfait ; que Dieu a échoué ; qu’il a choisi lui-même de ne pas continuer, de nous laisser la responsabilité de faire que le monde soit meilleur, soit dans une conception cabalistique, ou dans une conception autre du judaïsme, dans lequel notre mission, juive, comme noblesse, ou avant-garde… et c’est pour ça qu’il faut que le judaïsme soit ouvert… parce qu’il n’est qu’une des aristocraties possibles… tout le monde peut en faire partie, pour faire en sorte que le monde soit enfin vivable.
J. Attali.
Dans des discussions, j’ai souvent remarqué qu’il est possible de dire à un « fasciste », un nationaliste, un royaliste, ce qui pourrait heurter sa sensibilité (exemple : Staline ou Robespierre étaient fort intelligents, quoi qu’on puisse penser d’eux par ailleurs), mais qu’à gauche une oreille disponible était l’exception (essayez de dire qu’Adolf était intelligent pour voir ! Autre exemple : une de mes tantes, socialo-communiste, était partie au trot parce que j’expliquais, 15 ou 20 ans avant M. Onfray, ce que valaient les thèses de Freud : « Je ne veux pas entendre ça ! »).