Le Liban forme un nouveau gouvernement pour sortir de la crise bancaire
24 janvier 2020 10:27, par nicolasjaissonFolie des banquiers ou plaque tournante du shadow banking au Moyen-Orient permettant de transformer des actifs en monnaie locale en actifs libellés en dollars dont la liberté de circulation est bien connue ? Comme la Turquie, le Liban vivait très largement des crédits et autres liquidités en dollars prêtés par les banques américaines, jusqu’à ce que le gouvernement américain de concert avec la FED, décide de couper les vivres, pour des raisons politiques liées aux tensions au Moyen-Orient. Le Liban servait de point d’accès au marchés financiers pour le Hezbollah et l’Iran, qui trouvaient là un moyen commode de contourner les sanctions financières imposées par les Etats-Unis. L’interruption des moyens de financement en dollars est un moyen très efficace de semer le chaos dans des pays jaloux de leur indépendance vis à vis de la monnaie américaine, mais dont les actifs ne sont pas monnayables à l’étranger tant qu’ils sont libellés dans des monnaies locales.Ainsi l’Irak, l’Iran et le Liban ont été matés par les Américains sans avoir à mener des guerres aussi coûteuses qu’impopulaires. La Turquie échappe pour le moment à la règle, sans doute parce que les sanctions financières ont été en partie levées. On remarquera que la Chine aurait pu s’engouffrer dans la brèche, en profitant du retrait des banques américaines, pour créer une zone monétaire en yuans offshore au Moyen-Orient. Il n’en a rien été, du fait de l’absence de marchés financiers dotés de systèmes de paiement adéquats fonctionnant dans la monnaie chinoise. L’internationalisation d’une monnaie n’est pas tellement liée au commerce international, comme au XIXème siècle, mais plutôt aux marchés financiers permettant de pricer et de trader des actifs de dette. Or les banques du Moyen-Orient ne sont toujours pas connectées à de tels systèmes en monnaie chinoise, dont le gouvernement prétend conserver le plein et entier contrôle.La présence croissante des entreprises chinoises dans les travaux d’infrastructures, notamment en Irak, pourrait changer la donné. Mais celles-ci sont fortement encouragées par leur gouvernement à se financer en eurodollars en ces temps de désendettement en monnaie chinoise.Le dollar n’est donc pas prêt d’être détrôné, même s’il se rend de plus en plus insupportable.De l’aveu même de Munchin, secrétaire d’Etat au Trésor US, un trillion et demi de coupures américaines se baladent à l’étranger. Le dollar est devenu la principale valeur refuge par temps par de tempête bancaire !