Le retour de la Russie en Afrique
4 octobre 2018 02:52, par JPCertes les Russes n’ont pas besoin d’aller chercher des matières premières en Afrique. Pour subvenir à leurs besoins, ils en possèdent beaucoup plus que nécessaire sur leur territoire.
Mais justement : ils en ont au point de pouvoir devenir des exportateurs importants. Il y a là un potentiel de profit énorme. Mais le profit nécessite de ne pas être concurrencé par des rivaux qui auraient des couts de production comparables. Sinon la guerre des prix anéantira les profits.
C’est contre ce problème que les pays producteurs de pétrole avaient donc constitué l’OPEP.
Dans le cas de Poutine, il apparaissait dès ses premières années qu’il cherchait à constituer une sorte d’OPEP du gaz. Cette réalité était bien documentée dans les articles de Mme Studer sur leblogfinance, qui furent parfois repris ici par E&R. Ainsi, il avait tenté un rapprochement avec l’Algérie. Aujourd’hui, avec la Syrie, il est quelque peu impliqué dans la concrétisation, ou pas, des gazoducs qui pourraient alimenter l’Europe à partir de South Par et des gisements voisins de la Caspienne.
Donc pour l’Afrique, vraisemblablement, lorsque des ressources minérales africaines sont contrôlées par les troupes de Poutine, il ne s’agit pas de se les approprier pour l’usage des Russes. Mais il s’agit 1) d’empêcher leur appropriation par des concurrents, et 2) de consolider un cartel de producteurs qui maintiendra les prix.