Les origines du jansénisme – Conférence de Marion Sigaut à Amiens
28 mai 2017 15:28, par MivilleC’est la théologie dont se réclama le gros du Québec (il faut quand même excepter certains ordres et certains prêtres qui firent des efforts héroïques pour tenter de renverser cette façon de croire) avant la chute brutale de l’Église en 1966.
La raison de la prédominance de cette hérésie fut multiple. Évidemment en premier lieu, la prédominance politique des religions anglo-saxonnes à la ronde, toutes plus ou moins calvinistes, depuis la présence anglaise.
Et de façon plus générale, depuis la prédominance sans partage de la classe marchande spéculative, depuis la fondation de Québec en fait (même le droit féodal français dont se réclamèrent les juristes depuis les débuts de la Nouvelle-France jusqu’à l’acte d’Union de 1840 n’avait jamais été qu’un paravent au service du pouvoir militaro-marchand, les seigneurs étant de simples fonctionnaires locaux préposés à la taxation et à la conscription pour le compte de ce pouvoir et réduits eux-mêmes à des revenus très modestes) et la réduction du clergé séculier autant que des seigneurs au rang d’employés de ce système marchand.
Avec le Concile Vatican II, le pouvoir maçonnique au sein de l’Église abandonne le jansénisme (proche de fait des Calvinistes des classes épargnantes) pour le latitudinarisme (proche de fait de l’anglicanisme des classes progressistes bien-pensantes, et de la doctrine noachide qui interdit la rigueur morale aux non-juifs) et c’est une fois les directives du Concile appliquées que cette religion perd tous les ressorts de son autorité. D’aucuns crurent ressentir une libération du Québec d’un joug religieux sans spiritualité, en direction du triomphe d’une pensée enfin adulte. Hélas non. Hormis un tout petit milieu centré autour des médias bobos, le gros de la masse ayant abandonné la foi catholique s’est dirigé vers les nouvelles sectes, et plus particulièrement vers les sectes néo-orientales dites du Nouvel-Âge qui comme par hasard ont continué dans les mêmes valeurs jansénistes (excepté la sexualité, vécue comme une initiation) de fatalisme et de condamnation de tout projet d’amélioration sociale, ainsi que dans le sentiment de faire partie d’une élite s’épargnant les malheurs prophétisés pour la masse.