François Fillon, le catholicisme et la démagogie
11 janvier 2017 20:26, par pascredule
M. Sapir a raison de pointer du doigt la contradiction apparente entre catholicisme et dérégulation.
Il a tort, toutefois, d’utiliser pour sa critique des théologiens individualistes proches de Vatican II, qui sont précisément ceux qui ont engagé le mouvement de reflux de l’Église hors du champ politique ! Pensons par exemple que l’Église conciliaire a milité pour ne plus être religion d’État lorsqu’elle avait ce privilège (Irlande ou Brésil). Or il va de soi que seule une Église présente peut influer sur les orientations économiques. Le libéralisme religieux ne prospère qu’en terre libérale.
La véritable raison de l’usage par Fillon du référent chrétien, réside dans le fait que, précisément, celui-ci n’est plus commun. Comme la communauté catho-conciliaire représente peu de gens, se présenter comme en en faisant partie est un moyen de justifier la destruction de l’État commun – pensez-vous qu’il dénoncera la haute-finance qui nous asservit tous, chrétiens y compris ?
Cela n’est pas sans rappeler la manière dont Républicains et Démocrates américains se partagent racialement le marché électoral : avec des gens persuadés de "voter pour leur race", elle peut durer, l’usurocratie :-)