Jésus était tout contre le capitalisme financier, fondé sur l’amour de l’argent, mais pas du tout contre le capitalisme productif, fondé sur la volonté de multiplier les troupeaux, les récoltes, les pains, les poissons, les constructions, les voyages... la plupart des paraboles traitent de l’économie concrète et font en passant, même si c’est surtout à titre de comparaison pour expliquer autre chose, l’éloge des entrepreneurs et des administrateurs avisés, pourvu que le leur volonté de multiplier les biens porte sur des choses vivantes et non pas sur des biens purement marchands. Jésus avait horreur des capitaux dormants du genre dont se prévalent les rentiers, mais le remède à ce mal était pour lui l’art de les faire valoir par l’esprit d’entreprise, toute la parabole des talents est à cet effet : malheur à celui qui enterre son capital et ne fait rien avec.
Mais Jésus avait une non moins grande horreur du socialisme, cette prétention de la part de l’homme à vouloir décider de l’ensemble de l’économie à la place de la Divine Providence en multipliant à l’envi les règlements de manière à donner toujours plus de pouvoirs aux spécialistes, engeance dont il avait horreur aussi grande que des banquiers et ne formant qu’une avec eux à ses yeux. Jésus était absolument contre tout plan d’amélioration du monde, la simple prière que le monde allât mieux était nulle et non avenue à ses yeux.