Alain Soral : "À qui profite le crime ?" – L’entretien pour Rivarol en intégralité
3 septembre 2016 15:59, par MivilleCe que le système veut censurer le plus en accordant à Mein Kampf et au nazisme la note étalon sur l’échelle de diabolisation, ce n’est pas du tout l’embryon d’une solution de sortie à son pouvoir. C’est bien plutôt bien au contraire l’évidence de ce qu’il s’apprête à rééditer, qu’il le veuille ou non, en le présentant comme le fait d’une ennemi mythologique.
Les premiers à avoir fait un tel usage du nazisme comme d’un instrument de projection furent les gens du pouvoir soviétique, alors même qu’ils en en reproduisaient le plus caricaturalement les méthodes administratives (rationnement en temps de paix, main d’oeuvre pénitentiaire, priorité donnée au secteur de l’armement sur tous les autres, investissements dans l’infrastructure plutôt que dans la consommation, mise en place d’un état profond...), alors même que c’est bien plutôt les Nazis qui s’étaient inspiré des Soviétiques plutôt que l’inverse.
Ce n’était surtout pas le moment, comme le firent certains dissidents soviétiques effectivement, d’épouser la cause nazie comme étant plus honnête ou du moins plus favorable aux blancs ou au non-juifs.
Le nazisme s’était installé en Allemagne non à cause de méthodes économiques supérieures de Hjalmar Schacht (et qui l’étaient effectivement) mais tout simplement du fait que dans le cas de ce pays c’était la seule manière pour le système de continuer. L’alternative était la révolution rouge. Les mouvements de gauche allemands avaient beau faire la plus belle place aux juifs, ils regroupaient, contrairement au cas de la Russie où ils avaient été au départ un mouvement anti-national téléguidé de l’extérieur par une petite élite de révolutionnaires professionnels, le gros de ce que l’Allemagne comptait de résistants au système, y compris les plus anti-sionistes des juifs.
En ce moment le système est en train de faire très exactement la même chose avec l’Islamisme et le Daech que ce qu’il fit avec le fascisme et le IIIème Reich : à aucun moment il ne s’est agi d’une rébellion contre le système, surtout, fait qu’on passe sous silence que le fascisme mussolinien et franquiste avait la faveur des élites juives et que l’antisémitisme hitlérien ne faisait peur à personne parce qu’il était très exactement de la même nature que celui du Daech : une baudruche pour activer un populo qui de toute façon n’y croyait pas : c’était un mouvement de cynisme et de soumission à l’inévitable, où l’on embarquait comme en mafia quand le système décide de se criminaliser.