Affaire Adidas : Bernard Tapie devra rembourser 404 millions d’euros à l’État
4 décembre 2015 13:58, par listenerLes affaires, c’est sérieux et même très sérieux, et c’est même plus sérieux que la politique, contrairement à ce que le public croit. Dans ce milieu, l’engagement, la parole est une chose importante, essentielle, et le crédit s’appelle réputation.
Le problème, c’est qu’elles attirent un nombre énorme de zigotos miteux ou bonimenteurs à la marge. Dire que Tapie est un "homme d’affaire" est vrai mais il est toujours resté marginal. C’est surtout un "juriste" des affaires. Il s’était entouré d’un staff d’avocats redoutables en "droit des faillites", lequel est un droit de bourgeois un peu faisandés et géré par le Rotary Club (les "juges consulaires" !) et ne s’est pas modernisé. On veut "simplifier le code du travail", mais le code du commerce, alors ?)
Son coup préféré était de reprendre des affaires en faillites, de vendre les actifs immédiatement négociables à coups de requêtes au juge commissaire et en douce (le fonds de commerce, les brevets, les machines, etc) racontant des boniments au salariés et profitant des failles du droit des faillites et de la connerie des administrateurs judiciaires (les plus cons des cons ! ) et de laisser aux créanciers honnêtes leurs yeux pour pleurer. Enfantin en fait. Mais il fallait à chaque fois pour des entreprises importantes a fort effectifs salariés, une complicité au niveau politique et ..syndical.
Bernard Tapie, c’est le César Birotteau des affaires. Mais il est foncièrement nul et le sait lui-même. L’affaire Adidas prouve deux choses : qu’il ne sait absolument pas gérer une entreprise mais qu’il sait les cannibaliser. Il a cru à la parole des hommes politiques (Mitterrand etc.. !). Adidas était une affaire en or, et elle est partie en vrille sous sa gestion. Ensuite, qu’il ne sait même pas évaluer la "valeur" d’une entreprise ! Et l’affaire Adidas est partie de cela. Il avait sous évalué sa propre entreprise ! Il ne la connaissait même pas. Et maintenant il prétend avoir été trompé par le LCL. Les lois ne sont pas faites pour protéger les imbéciles (sauf en droit de la consommation) ;
Il est le contraire d’un homme d’affaire moderne, c’est à dire américain, "schumpétérien", sauf dans l’utilisation systématique et maniaque des procédures judiciaires et des connivences politiques. Au fond, il est resté très français. César Birotteau.