Article vraiment intéressant.
En revanche, je suis perplexe quant à la qualification de société surmoïque.
En effet, puisqu’il convient de raisonner en termes psychanalytiques, l’affirmation de la jouissance, la célébration exclusive du principe de plaisir en dépit du principe de réalité, et la déchéance de la figure du père et de toute notion d’autorité en général, valeurs prônées par la société marchande et publicitaire actuelle ; tout cela ne mène-t-il pas à l’abolition définitive du surmoi ?
Dès lors, il me semble plutôt que la société cherche de nouvelles voies pour les lois, qui ne peuvent plus prolonger la verticalité du surmoi comme c’est le cas dans une société traditionnelle (le roi : le chef : le père : le surmoi). D’ailleurs, les lois au sens classique sont-elles possibles dans une société où le "réel" n’apparaît plus par l’entremise de la "réalité" ?
Le panoptique est le contraire du surmoi, c’est la disparition de toute instance identifiée, pur dispositif. On ne sait pas si quelqu’un surveille, on ne sait pas qui surveille. Une multitude (les grandes entreprises) cherchent à atteindre le Ça, sans que ne se ressente la médiation du surmoi. Ne se dirigerait-on pas vers la société du Ça ?
(Ça se discute.)