"Dans vos propos sur le sport je me retrouve, dans votre haine profonde que vous avez besoin de rejeter en faisant de la boxe je me retrouve."
Une haine profonde à extérioriser ? Contre qui ? Quoi ?
C’est le seul passage de cette lettre, très belle par ailleurs, qui m’a interpellé. Les mots sont importants : A.S a, comme tout être humain, des tensions ou des frustrations à évacuer, ici par le sport, mais de là à parler de "haine", il y a un fossé sémantique que je ne franchis pas. "Colère" est un terme plus adéquat et la colère qu’a dû éprouver A.S au cours de sa vie et lors de ses nombreux combats dans sa quête de liberté, d’émancipation et de vérité est parfaitement compréhensible.
La haine, en revanche, est un profond sentiment d’antipathie à l’égard de quelqu’un, conduisant parfois à souhaiter l’abaissement ou la mort de celui-ci. Penser que A.S souffre de ce mal qui touche surtout les ignorants et les lâches, c’est à mon avis méconnaître gravement cet homme.