Soral répond ! : l’émission du 6 septembre 2015 en accès libre
8 décembre 2015 08:05, par Gerard John SchaeferTrue Detective, le passage extrait m’avait marqué, aussi, et plus généralement, le personnage interprété par Matthew McConaughey, qui "existe" d’ailleurs pour une part en contraste avec celui de Woody Harrelson. Il a aussi Vernon J. Geberth sur sa table de nuit.
Les scènes de dialogue dans les films : chez Tarantino, c’est insupportable, le bon mot à tout prix, ça tourne à vide, noyé dans le nombrilisme de personnages finalement très creux, sous le vernis glamour.
True Detective, c’est dans le Sud, et plus généralement, les mecs parlent peu.
Et puis, ils le disent lentement, avec des silences, et y’a aussi un habillage de formules toutes faites, comme un cadre autour d’un tableau, ou un ambiançage, en adéquation rythmique forcément ralentie.
Pourquoi aller vite nulle part.
Donc, ’faut bien écouter, surtout dans ce qui n’est pas formulé avec des mots, l’étendue des silences.
Matthew McConaughey, dans le Sud, on le retrouve dans Killer Joe, un long métrage de Friedkin où s’est posé un problème dans le choix des acteurs.
À l’audition de casting féminin, les aspirantes hésitaient quant à "la gestion de certaines scènes". Heureusement, le Bon Dieu a fait Gina Gershon et Juno Temple.
Un putain d’exploit, ce film, au-delà du crédible, une réflexion sociale, humaine, spirituelle.
Voyage au bout de la nuit : le format n’est pas le problème.
Oui, les épisodes, les "saisons", ça permet une certaine latitude.
Mais les contraintes, c’est encore mieux, parce que ça force à réfléchir, à trouver des solutions, à être au coeur de la chair du sujet, pour le faire vibrer.
Le Voyage, y’a 2 problèmes : le français, et l’époque historique.
Qu’on peut résumer en 1 seul : le génie de Céline.
En comprenant et en ayant digéré la substance universelle du Voyage, son "adaptation" nécessite un autre génie, à son tour, derrière la caméra.
En France actuelle, on a surtout des tâcherons, qui dans le meilleur des cas, arrivent laborieusement à se hisser à un niveau scolaire médiocre, mais vendu avec toute l’artillerie déployée de la propagande la plus crasse.
Seul contre tous, de Gaspar Noé, est une sorte de Voyage au bout de la nuit.
Et si ça réveille les hémorroïdes de certains, c’est normal.
Ce qui l’est moins, c’est qu’elles soient localisées au niveau du cerveau.
On va faire avec. On prend tout. Dieu fera le tri.