Surprenant cet article, je dois dire. Je ne comprends pas très bien où il veut en venir en ironisant sur les "éleveurs".
Au-delà de l’article, considérer que le loup aurait plus de droits que l’homme et que les animaux qu’il élève pour sa subsistance est une aberration pure et simple, contraire à la nature.
Cette philosophie sous-jacente, celle des prétendus écologistes, est profondément anti-humaine et dangereuse. Elle considère que l’homme serait illégitime dans l’ordre de la nature, sous prétexte qu’il aurait abusé de ses droits sur elle. En somme, elle se fonde sur une divinisation de la nature, dont l’homme serait exclu.
Outre l’absurdité d’une telle pensée qui consiste à aller contre nous-mêmes, je remarque qu’elle arrange bien le système, tant qu’il s’agit de s’en prendre aux petits. Ce ne sont que ces derniers qui trinquent. Pendant ce temps, le système productiviste intensif continue. Mais au moins, on se sera donné bonne conscience, par une aumône symbolique.
L’homme n’a pas à s’excuser d’être au monde. Bien sûr, il doit protéger la nature et ses êtres vivants. Mais il est aussi un prédateur, et à ce titre, il doit être en haut de la chaîne alimentaire, devant le loup, pas après. Dans le passé, ce principe ne faisait même pas débat, et on chassait le loup qui s’en prenait aux troupeaux. Inutile de faire croire que l’on se limitait à dormir dans la montagne.
Avoir réintroduit le loup dans de nombreux endroits, c’est bien. Mais si, pour faire plaisir à quelques fétichistes urbains de la cause animale, il faut accepter sa prolifération au point qu’il menace l’équilibre économique de l’homme, ce n’est pas acceptable.
Je ne connais pas bien la situation en France, mais en Italie oui, ayant quelques connaissances parmi des éleveurs dans les Apennins. Je peux dire que les dégâts produits par le loup sur cette petite économie locale sont très importants. L’interdiction de le chasser fait qu’il y prolifère avec d’autant plus de facilité qu’il est très rusé et n’a même plus besoin de s’en prendre aux animaux sauvages pour survivre (les sangliers prolifèrent donc aussi et s’attaquent aux cultures). Alors qu’on ne vienne pas parler d’équilibre de la chaîne alimentaire.
En attendant, quand je vois des éleveurs qui se désolent de perdre des bêtes en série sans rien pouvoir faire d’autre que quémander de maigres indemnités qu’ils ne sont même pas sûrs d’obtenir, j’ai non seulement mal au cœur pour eux, mais je dis que ce système est absurde et pourri.