On ne peut pas dire que ces Australiens aient fait preuve d’une imagination débordante. Pour s’extasier (ou se récrier) devant un spectacle aussi kitch, il faut vraiment être confit dans le puritanisme.
Dans tous les cas, l’esprit de débauche et la dépravation ont existé de tout temps, dans toute société. Et il existera toujours des femmes (heureusement pour les autres, on dira) pour satisfaire joyeusement aux fantasmes des hommes.
Le problème (et c’est ce qui fait qu’une société est alors décadente) est dans la publicité offerte à ces comportements qui sont censés rester privés et marginaux. Une société (et a fortiori l’État !), pour restée ordonnée et cohérente, ne doit pas inciter à la débauche.
Or on remarque de plus en plus que nos sociétés - pourries jusqu’à la moelle - font l’éloge ouvert du vice, alors que dans le même temps elles affichent dans de nombreux domaines un moralisme, un puritanisme, un hygiénisme insupportables. Pire encore, les gens semblent avoir abandonné à l’État le soin de définir les critères de la morale (c’est-à-dire de ce qui est bon ou pas), permettant à ce dernier une intrusion odieuse et permanente dans la vie privée des citoyens qui ont abdiqué tout esprit de discernement. Or la discrimination entre le bien et le mal est une faculté de juger qui appartient à tout homme. Il la développe avec son expérience, dans le cadre moral de la société à laquelle il appartient et qui relève de la coutume, extension établie par le temps de la morale naturelle.
Alors en détruisant la société traditionnelle pour imposer son pouvoir en toute chose, l’État a non seulement détruit la morale mais la liberté de chaque homme. Pour lui donner le sentiment d’une liberté restante, il l’incite maintenant à se livrer à ses bas instincts, histoire de lui épargner le soin de penser au reste. On est même bien loin ici d’une société libérale à l’ancienne où la morale est en partage, hors de l’État. On est dans le satanisme pur et simple (inversion des valeurs).
Bon, on s’est éloigné des plateaux de fruits...