Dans son premier essai, "Romantisme politique", Carl Schmitt se fout de la gueule du romantisme allemand tellement bigarré politiquement et complètement halluciné du Passé (Maurras pour Berth), noyé par ses propres idées fantaisistes et son "Sonderweg"... Hitler, calife des barbus ... Le romantique est impuissant en situation réelle à distinguer ennemi et ami sur une base juste, car il ramène tout à lui, et en plus hypertrophie les possibilités du Peuple, du holisme, de l’Histoire, de l’Art, de l’idéologie etc .... car pour lui le présent, la réalité, la science sont une oppression de la pensée alors il préfère déconner et ne rien faire en pratique, où suivre dangereusement, irrationnellement, celui qui dit "tout est possible" en suivant passivement la tendance du moment et sur la beauté de l’opéra... Un coté marxiste, hégélien de Schmitt : "La réalité doit rechercher la pensée pour que la pensée trouve la réalité". Ce qui ne classe pas trop dans les précurseurs du nazisme philosophiquement.
Mais comme Schmitt définit la politique par sa validité historique, la bonne perception de l’ennemi, la détermination de l’État, et que le programme même délirant ne doit être juger qu’en fonction des objectifs (justes pour la communauté), ça peut être qu’une bonne réclame de savon comme disait Hitler. Et Hitler ne prenait pas de gant ...
Alors où Hitler avait le bon ennemi schmittien, où Schmitt était romantique ...
Où, face au "dilemme du conservateur", face à la décadence inéluctable de son monde ancien des junkers catholiques du Reich, et l’impossibilité d’y revenir dans une réaction, Schmitt choisit une réification possible de l’Ordre ancien dans les chemises noires, et une nouvelle culture.
Et même Marx reconnait que l’irrationnel devient une réalité quand la masse y croit ...
La réification ultime, seule Nietzsche l’a devinée (à l’insu de son plein gré, car disait il "A-t-on déjà vu animal changer d’espèce ?"), la brute blonde junker cyborg.
« Wagner n’est digne d’admiration et d’amour que dans l’invention de ce qu’il y a de plus infime : la conception des détails, — on a toutes les raisons de le proclamer en ceci un maître de premier ordre, notre plus grand miniaturiste musical, qui fait tenir dans l’espace le plus petit une infinité d’intentions et de subtilités. » Nietzsche