Le sujet abordé par cette lettre est loin d’être anecdotique. Comment parler de Soral et E&R à des gens qui ne se sont jamais informés que par le monde, france inter et canal+ ? On doit être très nombreux à avoir été assez naïfs pour penser que la dimension logique et rationnelle l’emporterait sur les pseudo-concepts qui animent tous ces bons bougres persuadés qu’il faut que "la gauche combatte l’extrême droite". Et on doit être nombreux à être tombés dans quelque chose proche du désespoir en s’apercevant qu’en tentant d’informer et d’aiguiser le sens critique de ses proches et de sa famille on ne recevait en retour qu’insultes, mépris et suspicions de toutes sortes fondées sur ce qui constitue le fondement même du système : la psychologisation, le sophisme, la réduction de tout au registre de l’émotionnel et un goût certain des masses pour la lâcheté et le renoncement.
Alors faut-il que Soral donne des cours de dialectique et de rhétorique ? Comment traduire ce qui est perçu comme une croyance et du prosélytisme et lui donner la forme de vérités indiscutables ? Réagir à l’effet de miroir qui consiste à répondre à Soral : "tes sources valent les miennes, sur quoi te bases-tu ? pourquoi te croire et non pas BHL et sa légion de journalistes au diapason ?" Comment réagir au fanatisme de la lutte contre l’antisémitisme ?
En me confrontant à ces questions la tentation de se réfugier à la campagne, de s’isoler de cette adversité permanente est forte, mais j’ai le sentiment que d’abandonner est une forme de trahison... Soral peut pas faire le travail tout seul, et tout a été trop bien fait dans le camp d’en face pour discréditer sa parole et empêcher la plupart des gens de l’écouter (partager des vidéos n’est pas une méthode efficace, conseiller de lire Comprendre l’empire encore moins), et j’ai le sentiment qu’il manque des outils essentiels à ceux qui doivent mener le combat à ses côtés.