Sacrifice de reine... sauve le roi !
5 janvier 2015 08:56, par Christian BazundamaAttention : à propos de l’appareil politique fictif qui servira au Front Patriotique Rwandais (FPR) de Paul Kagame de couverture lors de l’invasion de la République Démocratique du Congo quelques temps après sa prise de pouvoir à Kigali, sous prétexte de poursuivre les milices Hutus “ génocidaires ” en fuite au grand Kivu voisin, il y a un correctif à apporter sur les dénominations, la réalité demeurant cependant la même. Le premier mouvement d’opposition armé prétendument congolais créé à Kigali ne se prénommait pas le M23 mais le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) dont l’originalité, outre d’être le paravent parfait à l’agression militaire rwandaise d’août 1998 du Congo, coup de force soutenu par l’Occident - à l’exception de la France-, a été d’instrumentaliser et d’exploiter la problématique de l’identité ethnico-nationale transfrontalière des peuplades d’origine rwandaise dont la migration au Congo a été organisée en grandes vagues dès les années 60 par le colonisateur belge. Exacerbée artificiellement à son paroxysme, cette revendication manipulée (qu’on pourrait présenter, par exemple, comme la question européenne basque inversée) par un groupe d’individus rwandais recrutés par Paul Kagamé, (Azarias Ruberwa, Bizima Karaha, Moïse Nyarugabo, etc. tous, protestants évangéliques..) imprégnés par ailleurs des réalités zaïroises pour avoir vécu au Congo, fait le lit d’une situation insurrectionnelle sensée permettre aux « Banyamulenge », construction sémantique de propagande désignant les congolais d’origine rwandaise, de s’opposer, en vertu du droit des minorités, à la discrimination exercée par l’État congolais à leur encontre. Ce qui est intéressant en rapport avec la question de fond soulevée par cette étude, c’est que ce mouvement militaire particulièrement meurtrier, assis officiellement sur un contentieux identitaire jusque là non violent (mais en fait constituant le Cheval de Troie du FPR de Paul Kagame en RDC) est perçu par le peuple congolais comme intrinsèquement lié à la volonté de domination de toute la population rwandophone locale ainsi que celle du Rwanda en tant que nation, d’autant plus qu’il débouche sur la main mise du mouvement sur tout les leviers du pouvoir à Kinshasa à la suite des accords de paix. Une méfiance extrême vis-à-vis des rwandais, certainement innocents dans leur majorité, est donc né de cette funeste manipulation, dont le M23 cette fois-ci n’est qu’un des avatars, apparu en mars 2009.