À Hong Kong, Les pro-Pékin défilent contre un mouvement de désobéissance civile
18 août 2014 09:53, par BarnabéMouais, pas vraiment de quoi applaudir...
Cet "anti-mouvement" n’a rien de spontané et est en grande partie piloté par Pékin. Un grand nombre d’anti ne venaient pas de Hongkong et ne savaient même pas trop pourquoi ils étaient là à arborer casquettes et drapeaux rouges... Le mouvement Occupy qui réclame le suffrage universel pour Hongkong, qu’on peut critiquer par ailleurs, n’a a priori pas grand chose à voir avec les révolutions oranges (même si les Anglais ont des raisons de s’en réjouir), il est soutenu par grand nombre de hongkongais. C’est un peu simpliste de voir partout la main de "l’empire" et de Soros, les choses sont plus complexes et il y a à HK une grande diversité d’opinions, avec ou sans Soros (et, faut se calmer, personne ne réclame non plus la sécession de Hongkong ! on n’est pas au Maïdan et BHL n’est pas là...). Les Hongkongais ont été élevés dans un système britannique qui, quoi qu’on pense de l’histoire coloniale, leur a inculqué un certain civisme et une conscience politique, plutôt absents dans le reste de la Chine. Si les mutations que subit Hongkong sont de plus en plus mal supportées, c’est aussi parce que le rouleau compresseur communiste ne fait pas dans la dentelle.
Depuis le retour à la Chine, les Hongkongais, à qui on avait donné des gages d’autonomie pour 50 ans, ont vu le PCC prendre le contrôle des institutions locales, politiques et judiciaires, placer ses agents aux postes clefs aux mépris des règles, une propagande grossière envahir l’éducation... La situation à Hongkong s’est par ailleurs très vite dégradée depuis le retour à la Chine, non seulement d’un point de vue économique, mais aussi dans la vie de tous les jours : l’afflux de chinois du continent, dont le niveau d’éducation est souvent déplorable et qui sont assez rustres, a fini par provoquer le ras-le-bol des natifs hongkongais. Bref, Honkong connaît un déclin qui n’a rien de réjouissant pour le citoyen lambda, qui n’est pas nécessairement un nostalgique de l’empire britannique, mais qui à force pourrait bien le devenir...
Quant à ceux qui célèbrent allégrement "le bon sens" (sic !) dans la phrase "il n’y a pas de prospérité sans paix", j’attends de voir leur réaction le jour où ils seront dans la rue et que Hollande tiendra le même langage pour les faire rentrer chez eux... On leur demandera aussi (pourquoi pas ?) de ne pas avoir d’avis sur la démocratie, car c’est "de la politique de haut niveau" !