Gainsbourg, le plagieur plagié
10 août 2014 03:54, par BdéllymodernismeUne ex-épouse de Lucien Ginsburg (Serge Gainsbourg) écrivit un livre, qui n’était pas à charge, sur leur vie. Elle expliqua que SG voulait le succès pour l’argent et abandonna la peinture pour la musique parce qu’il s’était rendu compte que ce serait une voie plus rapide. Pourtant ses difficiles débuts durèrent plus que bien des carrières, en dépit d’une médiatisation de vedette confirmée, et dans les années 1970 il faisait encore la première partie de vraies vedettes. Insuccès explicable. Sa version du Poinçonneur des Lilas, par exemple, faisait une malédiction infernale d’une vie de routine, et le public d’une nation saine encore la jugea froide et prétentieuse ; celle au second degré des Frères Jacques, à la voix tellement meilleure de surcroît, fut un succès, tenu depuis loin de nos oreilles. Qui ne s’extasie pas sur celle de SG est accusé d’être hermétique au mal-être des existentialistes.
SG chanteur ? Est-ce que tchatcher égale chanter ? Didier Morville ("Joey Starr") vaut-il Placido Domingo ? Jugez selon votre goût. SG auteur majeur ? Réservons ces mots pour les titans : La Fontaine, Stendhal, Rimbaud, Céline... Leur comparer SG serait idiot, pourtant c’est ce que suggèrent ses éloges. Bien inférieur à un Brel, à un Brassens, au populaire et sans vanité Pierre Delanoë... Des trouvailles à la Gérard Blanchard, des emprunts platement placés et la prétention au génie. SG musicien ? Comment ceux qui l’admirent ignorent-ils ce que chacun sait ? Citons Guy Béhar-Hassan, alias Guy Béart, vrai artiste, présentant sur une station radio son livre Le Grand Chambardement (Le Cherche-Midi, 2013) : "les sons qu’on entendait ne correspondaient pas aux touches sur lesquelles il appuyait... Je ne comprends pas pourquoi il avait engagé un grand pianiste." SG humainement ? Les excès font peut-être de bons copains de bistrot, mais rien d’autre. Un régisseur de cinéma raconta qu’il n’avait jamais compris comment de fraîches jeunes filles comme Bardot et Birkin supportaient ses manières. Rappelons qu’il fit un album rock en chantant sans la bouche : pouët ! Elles semblent avoir été fascinées par cet homme qui fut si méprisant avec Jane à leur 1re rencontre qu’elle en pleura, tombant dans ses bras à la 2e où il fut courtois. Sa fille avait 13 ans quand on tourna Inceste de citron, 15 au moment de Charlotte for ever où elle se retrouve face à une femme nue.
Une vidéo qui permet de voir que la gloire musicale vaut celle de l’art contemporain : fabriquée, factice, fausse.