Le secret des substances chimiques associés à la fracturation hydraulique
8 juin 2014 11:52, par Philippe de MacédoineLa nocivité des produits et les risques liés à la fracturation hydraulique, réels ou surestimés, sont de la poudre aux yeux. Ce sont des arguments pour différer l’extraction des gaz de schistes car le débat continue de faire rage aux Etats Unis. En France, pays où l’Etat a encore son mot à dire, décision a été prise de différer la reprise pour le temps où celle-ci sera rentable économiquement, c’est à dire quand le prix du gaz qatari ou russe sera trop élevé pour quelque raison que ce soit (spéculation, transport extraction) et qu’il faudra "relocaliser la production".
Cela dit, les Américains poussent à l’extraction pour des raisons qui sont claires :
Raison purement commerciale : ils disposent de la technologie et comptent la vendre à prix d’or sous forme de patentes ou de baux d’exploitation - exemple Chevron en Ukraine.
Raison géopolitique : en poussant l’Europe à être moins dépendante de l’importation du gaz, les Etats Unis maintiennent leur plan d’isolement de la Russie et du Moyen Orient.
Ce qui est moins clair est la raison pour laquelle ils ont décidé de s’attaquer prématurément à leur sous-sol et vider leurs réserves ultimes au risque de ne rien laisser aux futures générations. J’ai quelques pistes :
le gaz de schiste a été choisi comme voie de R&D pour relancer la machine économique pendant la crise. C’est un pari sur l’avenir comme tout le monde a fait le pari de l’automobile, de l’électroménager et du nucléaire en 1945 puis du numérique (les autoroutes de l’information) dans les années Clinton.
il y a un phénomène de fuite en avant. De plus en plus de puits s’avèrent extrêmement peu rentables. Le projet ne marche pas mais personne ne le dira. Par contre, si on peut partager le désastre avec le couillon du XXIe siècle qu’est l’Union Européenne, pourquoi s’en priver ?
les entreprises du secteur, souvent des start-ups d’ailleurs, ont été l’objet d’une spéculation impensable. M. Delamarche a récemment parlé d’une de ces start-ups capitalisée à plusieurs dizaines de milliards de dollars alors qu’elle ne produit rien. Nous sommes face à une bulle spéculative qui ne dit pas son nom et les Américains ont peur qu’elle leur saute à la figure.
Le sujet est explosif.
Personnellement je suis contre l’extraction tout simplement parce que nous n’avons pas besoin de ce gaz actuellement.