Les six recueils de Félix Niesche
15 juin 2014 16:22, par ClaretteDis Maman, te souviens-tu de cette promesse, par un soir sans doute de détresse ou mélangé à un peu de tristesse, dont seul ton esprit avait rejoint la sagesse … Tu avais juré de ne jamais abandonner, de ne jamais lâcher prise, malgré l’ampleur de l’emprise, de ne jamais plier et toujours… Toujours rester debout face à l’adversité.
Et en ce jour, te voilà résignée, visage baissé, genoux à terre, à supporter le présent tout comme le passé, infligés par les bourreaux de la pensée unique et de la culpabilité.
Tu disais que l’humanité était un sacré fardeau, mais qu’il n’y avait rien de plus beau, rien de plus noble que de combattre l’ignoble même si notre radeau, ne pouvait qu’en sauver quelques milliers, quelques poignées.
De cette colère enfouie, tu l’as enterrée, entérinée, achevée dans l’inachevé, pour laisser place au désespoir : l’ombre de ta lâcheté, reflet de ton propre miroir. Tu m’avais appris l’honnêteté, la sincérité et le courage, et il serait difficilement envisageable de pardonner la mise au pas de tout un peuple qui par le passé avait bien plus que toi résisté. Si les belles paroles ne consolident pas les actes, on aura beau dire, beau répéter : Tu seras tout autant fautive de mon futur esclavage que ceux qui l’ont proclamé.
De cette révolte à qui tu as définitivement fermé la porte qui ne demandait pas mieux, de claquer celles emprisonnant nos cerveaux et nos âmes, tu t’en es séparée pour la déloger de ton cœur tandis qu’elle était la seule à te permettre d’aimer.
Car toi qui aimais tant aimer, auras-tu encore un jour l’audace de promettre avec un cœur ligoté ?