Éducation nationale : le (dernier) mauvais coup de Vincent Peillon
27 mars 2014 15:23, par MarianaLe saccage continue. J’ai été prof vingt ans de 1992 à 2013 : on a TOUT avalé. Une grévette par ci, par là, pour protester, un mouvement plus significatif en 1995 (victorieux), le dernier en 2003 (10% d’enseignants en grève reconductible) contre la réforme des retraites et la décentralisation des personnels non enseignants, il a sonné le glas du "corporatisme" enseignant...
Pour les réformes de programmes, on a TOUT gobé. 2005, les Français votent non au TCE ? On impose le Cadre Européen de Référence des Langues Étrangères aux profs de langues (l’équivalent pour l’enseignement des langues des normes dans lesquelles on a voulu enfermer les producteurs de fromage, mais eux ont su dire non !)...
Vous râlez dans votre établissement ? Vous êtes un fonctionnaire d’application, vous fonctionnez, vous appliquez ! Destruction de l’institution publique avec l’application de méthodes managériales venues de l’entreprise "top-down", harcèlement moral. Syndicats aux abonnés absents.
Un professeur de mathématiques s’immole par le feu en 2011 dans la cour de son lycée ? Des difficultés personnelles.
Des élèves de plus en plus nombreux en souffrance ? Des inadaptés.
Les profs, compte tenu de leur sécurité de l’emploi étaient la portion de la société qui devait prioritairement se mobiliser, ils avaient normalement la culture nécessaire pour le faire et une latitude plus grande que le reste des actifs. Ils devaient lancer l’alerte et retrouver le contact avec la population. Maintenant, les inspecteurs font des colloques pour réfléchir sur la confiance qu’il faut regagner auprès des familles, non mais vraiment, ça vaut son pesant de cacahuètes !!!
Farida a trouvé le bon angle d’attaque, elle est d’ailleurs gonflée en ayant encore un pied dans l’institution. Notre génération a vraiment le devoir d’alerter les parents, Brighelli le fait depuis des années. En langues, on a fini de se coucher l’an passé avec la réforme du bac, j’ai préféré partir mais impossible d’abandonner la cause des enfants : des profs humiliés ne peuvent pas instruire dignement la génération montante.