L’aviation turque a abattu un hélicoptère syrien
17 septembre 2013 23:48, par JPContrairement à l’intuition, un hélico peut "planer" sous certaines conditions :
Notez pour commencer qu’il est heureux qu’il en soit ainsi, car sinon toute panne du moteur entrainerait une chute libre se terminant par une collision mortelle avec le sol.
Tout pilote d’hélico est formé à gérer une panne de son moteur de la manière suivante : 1 - débrayer le rotor pour le mettre en "roue libre", 2 - alors que l’hélico chute verticalement, régler l’angle des pales afin qu’elles travaillent comme si le rotor était un rotor d’éolienne couchée à plat, le vent étant créé par la vitesse de la chute verticale, 3 - l’hélico n’est alors plus en chute libre, mais en chute ralentie, avec une vitesse verticale juste suffisante pour faire tourner le rotor assez vite. Notez que lorsque le rotor tourne rapidement de cette manière, ses pales travaillent dans l’air exactement comme les ailes d’un avion en vol plané. 4 - quelques secondes avant d’atteindre le sol, régler l’angle des pales afin d’augmenter la portance et momentanément annuler la vitesse verticale de chute. Naturellement, c’est l’inertie du rotor, qui tournait en roue libre, qui permet cela, mais du coup le rotor ralentit rapidement, et cet effet assez bref doit être bien synchronisé avec le touché du sol. 5 - Ce posé "en douceur" nécessitant donc que le rotor ait pu préalablement acquérir une grande vitesse de rotation pendant la descente "en roue libre", il n’est donc possible que si l’on est parti d’une altitude suffisamment élevée. Autrement dit, contrairement à l’intuition, le risque de la panne moteur est mortel en vol à basse altitude mais pas à haute altitude.
le pilote peut également contrôler le rotor afin de générer un certain déplacement latéral. Si l’hélico a descendu 4000M (et disons qu’il était sur la frontière), il est vraisemblable qu’il ait pu se déplacer de 1000m latéralement.
Donc rien de bizarre dans cette news. Sauf un point : on imagine qu’un missile thermique ait tapé le moteur. Mais un missile de F16 n’est pas miniature. Pouvait-il laisser intact le mécanisme du rotor et donc la capacité à planer ?
Alors on peut aussi soupconner qu’il s’agisse encore d’une provocation d’Erdogan, comme lorsqu’il avait fait voter la guerre à son parlement pour une histoire miteuse de bombes syriennes tombées en Turquie. Cette fois là aussi, c’était arrivé après un revirement occidental qui donnait à penser qu’Assad allait survivre, perspective très embarassante pour Erdogan.