Victoire de la diplomatie russe en Syrie : le début officiel d’un monde multipolaire ?
16 septembre 2013 16:17, par TremahOn s’achemine plutôt vers une cogestion réaliste du moyen-orient entre la Russie, qui n’a pas encore les moyens économiques et militaires d’une superpuissance, et les USA, qui veulent se retirer partiellement de la région, dont le contrôle lui coûte trop cher, sans pour autant abandonner son allié israélien.
Du côté français, c’est un Trafalgar diplomatique. Je pense que certains sionistes - sans doute surmotivés tels de jeunes chiots suite à une entrevue récente avec "Bibi" - entendaient forcer la main hésitante des Américains et les contraindre à agir en dehors du cadre international. Petit calcul minable qui s’est heurté à la fragilité d’Obama face au congrès (il a été menacé de destitution...) et à la diplomatie précise et subtile des Russes, confirmant tout le sens tacticien de Poutine qui est parvenu, en bon judoka, à retourner une situation à priori mal engagée à son avantage, en utilisant une erreur invraisemblable de son adversaire (menace de la "ligne rouge" non suivie d’effets).
La presse sioniste et néoconservatrice américaine se déchaîne aujourd’hui contre "Obama le faible manipulé comme un pantin par Poutine". Quant à Hollande, on le décrit sans complaisance comme un "laquais", voilà le salaire des vassalisés.
Les Américains se foutent de notre gueule et nous envoient systématiquement le "francophile" Kerry pour arrondir les angles, avec ses discours d’amitié ineptes en français, bourrés de rappels à "l’amitié fwanco-améwicaine" et de clichés historiques, avec des trémolos dans la voix.
Ce qui les empêchera pas de faire capoter toutes les ventes de Rafale dans le monde présent, bien entendu...
Mais les perdants principaux restent les Européens. Ce qui ne va pas déplaire finalement à une Merkel en campagne électorale, qui pourra ainsi capitaliser sur son image de gestionnaire rigoureuse et isolationniste, contrastant avec l’agitation diplomatique stérile d’un Hollande sur le plan international. Les partisans d’une union économique molle appelée à rester impuissante sur la carte mondiale - correspondant, ni plus ni moins, à l’état végétatif de la politique étrangère allemande depuis 1945 - sortent donc renforcés de cette crise.
Au menu des prochaines années : austérité, Europe, austérité, Europe et toujours plus d’austérité.