La sécession du Sud-Soudan : une victoire de la diplomatie américaine... et d’Israël
8 janvier 2013 14:00, par Thierry FournetDe part mes quelques séjours au Soudan, je ne peux que confirmer tout ce qui est dit dans cet article trés complet. Je n’ai pas mis les pieds au Sud, mais en tous cas je n’ai jamais vu au Nord une quelconque persécussion de musulmans envers des non-musulmans, bien au contraire. Je précise que je vivais parmis la population, au sein de ma belle famille, confronté aux réalités quotidiennes difficiles de ce pays, et non pas en vase clos dans quelque grand hotel climatisé pour hommes d’affaires en transit à Khartoum. Le peuple soudanais est d’une gentillesse qui confine parfois à la naïveté. Par contre il est vrai qu’on constate une différence de statut social entre les arabo-musulmans et les autres. Mais comme le dit justement l’article, cela provient sans doute de l’ancienne administration britanique. La répartition des richesses est largement en défaveur des sud-soudanais, noirs chrétiens ou animistes. C’est d’ailleurs bien sur ce problème que portaient les principales revendications et négociations. Les guerres pour des raisons ethnico-religieuses c’est du pipeau. Les problèmes liés à l’application de la charia c’est du pipeau. Tout ce merdier entretenu et sponsorisé de l’étranger (ce que me confirme un ami enrôlé dans l’armée du Nord contre le Sud) pour aboutir à la partition du Soudan, c’est bel et bien pour le contrôle des ressources. C’est les Chinois qui doivent l’avoir bien en travers de la gorge. Et on m’otera pas de l’idée que la mort "accidentelle" de John Garang est plus que suspecte. Ce leader sud-soudanais était devenu trop populaire, même auprés des populations du Nord. En effet s’il militait pour des réformes en faveur d’une meilleure équité entre toutes les composantes de la population, ce qui était largement admis par une bonne partie des arabo-musulmans, il était néanmoins pour le maintient de l’unité du Soudan, ce qui n’était pas dans les objectifs de certaines puissances étrangères. Quand au conflit du Darfour, effectivement il arriva à point nommé. Sur ce sujet, lisez le bouquin de Charles Onana, "Al Bashir & Darfour, la contre-enquête", en vente sur Kontre Kulture. Sans vouloir faire d’Omar Al Bashir un saint, vous comprendrez-mieux le rôle joué au Soudan par les USA, Israël, le Tchad, la France et tous les enfumages médiatiques autour de cette histoire.