Marc Fiorentino : "Si on veut faire de l’éthique, faut pas faire de la finance"
28 décembre 2012 21:36, par GoOnIl faut quand même savoir que la situation actuelle est extrêmement grave à plusieurs égards. D’abord, les banques centrales (FED et BCE, principalement) passent leur temps a activer deux leviers a) permutation de dettes, pour troquer des dettes anciennes à échéance courte contre des dettes de même montant, mais sur des échéances plus longues (ce qui revient plus cher, même avec des taux d’intérêt quasi nuls) b) création monétaire implicite puisque l’essentiel des obligations crées par les US et l’Europe sont en réalité rachetée par leurs banques centrales, de manière illimitée.
Si actuellement, vous voyez les Chinois, les pays du Moyen-Orient se déchaîner en rachetant à tout va des actifs réels, en principe plus risqués, c’est que 1/ ils n’achètent plus les dettes occidentales 2/ Ils se placent dans la perspective d’une valeur 0 de la monnaie, où de toutes les manières ce sont in fine les actifs physiques qui auront une valeur, et plus de valeur encore.
Le phénomène de création monétaire implicite est d’une ampleur colossale et elle explique que les bilans de la FED et de la BCE sont en fait hors de contrôle.
Là où l’affaire se corse encore c’est que cette création monétaire et cette dette n’ont aucun effet sur la marche de l’économie, les emplois, etc. Et si vous retirez cela, nous sommes dans une recécession apocalyptique.
Pourquoi alors est-ce que cela se poursuit ? Pouvoir mis de côté, la conviction de tous nos beaux esprits est que le rapport entre la dette et le capital est normal, qu’il ne faut rien y changer, et que tout cela relève d’une crise de confiance qui affecte la valeur des dettes et du capital de manière impropre. En résumé, il faut poursuivre, et ça finira par se tasser. Sauf que a) après 5 ans, ça ne marche pas b) le système monnaie / dette est en vrille et ne plus en sortir.
Là où les choses deviennent pires : la situation est inextricable. On ne peut ni arrêter ces créations de dettes/monnaies, ni les stopper, à moins de tout planter. Sauf que cette option ne fait pas partie des possibilités car il en va de la survie des US et de l’Europe.
En d’autres termes, un jour ou l’autre, et il approche (i.e. on ne va pas faire 2 ans de plus ainsi), d’un côté, il va falloir tout arreter, de l’autre éviter que le réel ne bascule.
La solution, c’est un Etat de guerre.
C’est ce qui nous attend.
La seule chose qui nous évite d’y penser c’est qu’on en parle depuis 5 ans et que depuis lors, on a passé le temps à enfumer.