J’ai pensé, durant de longues années, avec la conviction tranquille de celui qui observe le monde dans son apparente simplicité,
qu’Israël exerçait un contrôle sans partage sur Gaza.
Je le croyais, les journaux, les rapports, les images — ces reflets qui souvent, hélas, déforment plus qu’ils ne révèlent.
Mais aujourd’hui, à la lumière des événements,
à la rigueur de l’analyse et au silence obstiné de tant de puissances,
je me rends à l’évidence : Israël ne contrôle pas seulement Gaza.
Non, cela serait presque anecdotique dans le concert des empires.
Israël — par son influence, son réseau, sa capacité à imposer le silence ou l’assentiment —
exerce une forme de prééminence, subtile et redoutable,
sur la quasi-totalité des nations dites libres.
Et le paradoxe, cruel, stupéfiant,
c’est que Gaza, cette terre assiégée, meurtrie,
est peut-être l’un des seuls territoires qui échappe à cette emprise.
Non pas par puissance, mais par refus.
Non pas par force, mais par une obstination tragique à ne pas plier.
Voilà la vérité nue,
et il appartient aux peuples — s’ils ont encore une conscience —
de regarder cela non pas avec peur, ni avec haine,
mais avec le sens du juste et du vrai,
car c’est à ce prix seulement que l’Histoire s’écrit,
et non dans la servitude masquée par la diplomatie.
Le véritable captif n’est point celui que l’on bombarde,
mais celui qui, en croyant dominer,
a vendu son âme pour un trône de fumée.