Nous voulons rajouter ceci :
Dans son article, « René Guénon et le judaïsme », Paul B.Fenton entend démontrer que Guénon aurait sous-estimé le judaïsme, voire délaissé. Guénon, sous le pseudonyme de Palingenius, écrit que « les religions ne peuvent être que des déviations de la Doctrine primordiale ; et il ne faut point prendre pour l’Arbre même de la Tradition les végétations parasitaires anciennes ou récentes , qui s’enlacent à son tronc, et qui, tout en vivant de sa propre substance , s’efforcent de l’étouffer [...] ».
le judaïsme apparaît donc comme une forme religieuse dérivée de la Tradition primordiale et donc incomplète. Fenton s’indigne que Guénon n’ait pas perçu le retour des Juifs en Israël comme un immense signe eschatologique. Le Sionisme s’est installé dans la réalité par des voies de brigandage et de terrorisme de haute intensité à laquelle les Palestiniens ont donné pour nom « Nakba » (Catastrophe).
Il est vrai que selon sa conception cyclique, la tradition hébraïque ne représentait qu’une phase intermédiaire et partant, secondaire et incomplète de la tradition, une sorte de parenthèse entre le début du cycle dont l’hindouisme reste le reflet le plus authentique, et sa fin, annoncée par l’islam. En effet, l’auteur d’Orient et Occident considérait que la « Tradition primordiale » était par définition, antérieure au développement spécifique des civilisations telles que la juive, dont elle fut la Source principielle.
Le retour imminent de la Shekinah dans le contexte eschatologique actuel annulera l’exclusivisme tribal des conceptions judaïques comme nous rappelle le Maître dans Formes Traditionnelles & cycles cosmiques , in " La Kabbale juive ", p. 102-103, Éd. Gallimard, 1970.