Le château de cartes s’effondre : la prochaine fin de l’euro
16 août 2011 18:22, par Brieuc Le FèvreBonjour,
Pourquoi les gouvernements français successifs veulent-ils à tout prix plaire aux marchés et tenir la note AAA ?
Réfléchissonsun peu aux conséquences de l’intérêt prorata temporis. A 3,5% (taux actuel moyen payé par la France à 30ans, si je ne m’abuse), une dette de 1500 milliards génère annuellement 50 milliards d’intérêts (calcul "à la louche", les milliards et centaines de millions n’ont pas de force ici : je parle ordre de grandeur).
50 milliards, c’est tout ce que la France peut se permettre de rembourser aujourd’hui, en sacrifiant ainsi au bénéfice des plus riches la totalité de son impôt sur le revenu (des pauvres).
Or, si le taux augmente (conséquence immédiate d’une dégradation de la note), la France se trouvera dans l’impossibilité de rembourser la totalité des intérêts, dont les impayés viendront grossir la dette comme capital dû (principe de l’intérêt composé).
A 4% déjà, la France verrait sa dette croître indéfiniment de 10 milliards par an (déduction faite des 50 remboursés), sans même emprunter un centime de plus de capital. A 5%, c’est 40 milliards annuels de plus. A 12% (taux subi récemment par la Grèce), on approche des 150 milliards par an, toujours déduction faite d’un remboursement de 50 milliards par an.
Donc, si la note triple A est perdue, la dette augmentera de plusieurs milliards par an sans rien faire de plus que de laisser passer le temps. Croyez-vous que le Gouvernement est fièrement décidé à annoncer au Peuple que la Finance le tient par les roubignolles, et peut, à sa guise, serrer un peu plus ?
Tant qu’il restera un actif juteux à lâcher dans le panier des riches financiers, le pays, placé sous la menace d’une augmentation intenable des taux (nous sommes déjà à la limite de l’intenable avec un triple A ! ) sera vidé de toute sa force par tous les Gouvernements successifs, de quelque bord qu’ils soient.
La seule issue est la répudiation totale ou partielle de la dette, soit par la méthode douce (reprise de la création monétaire au bénéfice de l’Etat et fabrication d’un peu d’inflation : 3 à 5 points de plus que la croissance, avec indexation des salaires et des revenus d’allocations), soit la répudiation pure et simple sans compensation de quelque nature que ce soit.
Dans les deux cas, l’Euro monnaie unique est un obstacle infranchissable, en ceci qu’il interdit toute politique monétaire nationale. Sa fin prochaine n’est donc pas forcément un mal !